Attentat à Djibouti : les Shebab revendiquent une attaque contre les « croisés » français

Les islamistes somaliens shebab ont revendiqué l’attentat kamikaze perpétré samedi dans un restaurant de Djibouti. Dans un communiqué publié mardi, ils affirment avoir visé « les croisés français ».

Des combattants shebab dans un camp d’entrainement en Somalie. © AFP

Des combattants shebab dans un camp d’entrainement en Somalie. © AFP

Publié le 28 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

Les islamistes somaliens shebab ont revendiqué mardi l‘attentat suicide perpétré samedi dans un restaurant de Djibouti, disant avoir visé "les croisés français" et enjoignant le président djiboutien à rapatrier ses soldats de Somalie et à "expulser" Français et Américains des bases dont ils disposent dans son pays.

Dans un communiqué, publié mardi 28 mai, les islamistes somaliens shebab ont revendiqué l’attentat commis trois jours plus tôt dans un restaurant de Djibouti. "Dans le cadre de la guerre sainte contre la croisade menée par l’Occident contre l’islam, les forces des Shebab ont mené une opération couronnée de succès samedi soir contre la coalition croisée occidentale basée à Djibouti". Ils expliquent avoir visé un "restaurant fréquenté surtout par des croisés français et leurs alliés de l’Otan".

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Une attaque ciblée sur des ressortissants français en raison de "leur complicité dans les massacres" de musulmans en Centrafrique et pour "leur rôle actif dans la formation et l’équipement des troupes djiboutiennes en Somalie ainsi que leur intervention croissante dans les affaires (des) terres musulmanes", précise le communiqué.

Outre les deux kamikazes – un homme et une femme dont l’identité et la nationalité restent inconnues selon les autorités djiboutiennes -, l’attaque a tué un Turc et fait au moins une vingtaine de blessés, dont sept Français, quatre Allemands, trois Espagnols et six Néerlandais, ainsi qu’un nombre indéterminés de Djiboutiens.

Parmi les blessés européens figurent des militaires et des civils participant à des missions européennes de lutte contre la piraterie somalienne, selon l’UE. Des employés français d’une société privée participant à la formation de policiers djiboutiens de la force de l’ONU au Darfour (Soudan) figurent parmi les blessés, selon le groupe Sovereign Global.

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"Expulser les croisés de Djibouti"

Les islamistes somaliens se sont également adressés, dans leur communiqué, au président djiboutien, Ismail Omar Guelleh, en lui demandant de retirer ses troupes de Somalie et d’"expulser les croisés de Djibouti" : "Cette attaque n’est qu’un début et ce qui va bientôt suivre, si vous refusez (…) sera bien pire", ont-ils menacé. "En acceptant les termes du contrat avec Barack Obama dans la guerre contre l’islam et en autorisant l’accès à votre pays et à vos installations aux croisés, vous avez volontairement signé un pacte avec le diable", poursuivent les Shebab.

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"Vous ne continuerez pas à profiter du soleil de Djibouti pendant que vous enterrez nos enfants sous des tonnes de gravats et que vous continuez à persécuter d’innocents musulmans dans tous les coins du monde. Les archers sont prêts, les flèches empoisonnées et la cible clairement définie, il est temps de contre-attaquer", assurent-ils "aux croisés". Les islamistes enjoignent également, "pour leur propre sécurité", les "musulmans de Djibouti" de "se tenir loin des Occidentaux, "cible principale des attaques des moudjahidines". "Dissociez-vous d’eux, évitez de les fréquenter, de se rendre dans leurs installations et de participer à leurs réunions", poursuivent-ils.

La quasi-totalité de la population de Djibouti est musulmane et l’islam est "Religion de l’État", selon la Constitution. "La présence des Français et autre croisés n’augure rien de bon pour votre pays", mettent en garde les Shebab, chassés de Mogadiscio par l’Amisom en août 2011 et qui ont dû abandonner depuis la quasi-totalité de leurs bastions mais contrôlent encore de larges zones rurales.

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Cet attentat est le premier revendiqué par les Shebab à Djibouti depuis que ce pays a déployé en décembre 2011 un contingent au sein de l’Amisom, la Force de l’Union africaine qui combat les islamistes en Somalie.

(Avec AFP)

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