L’armée camerounaise déploie d’importants renforts à la frontière nigériane
L’armée camerounaise a entamé mardi un renforcement de son dispositif militaire dans l’extrême-nord du pays. Objectif : contrer les incursions des islamistes radicaux de Boko Haram, établis au Nigeria voisin.
Mis à jour à 19h24.
L’armée camerounaise a commencé à déployer mardi 27 mai d’importants renforts dans la région de l’extrême-nord, frontalière du Nigeria, pour faire face à la menace du groupe terroriste nigérian Boko Haram. "Le déploiement des troupes a démarré. Dès ce jour (mardi), le dispatching des militaires en direction des zones frontalières a commencé", a affirmé sous couvert d’anonymat un commissaire de police de la région.
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Selon lui, 3 000 hommes vont être envoyés en renfort. "Dans les réunions de sécurité, il a été fait état de 3 000 hommes au total qui vont être déployés en renfort sur le terrain pour contrer les Boko Haram, a-t-il expliqué. C’est un chiffre significatif puisque le nombre de militaires et gendarmes en poste actuellement dans la région n’atteint pas 1 000." L’armée camerounaise n’a pas voulu officiellement confirmer ces chiffres.
"Nous avons pris des dispositions extrêmement importantes avec du matériel (de guerre) lourd, l’objectif étant de faire face à un éventuellement repli des Boko Haram chez nous en cas d’action de l’armée nigériane, a pour sa part indiqué un responsable de l’armée ayant requis l’anonymat. Tout ce qui se fait actuellement est fait en collaboration avec le Tchad et le Nigeria. Nous ne pouvons pas en dire plus".
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Nouvelle attaque à Buni Yadi
Le déploiement de l’armée camerounaise intervient alors qu’une attaque des islamistes armés de Boko Haram a ciblé lundi soir des militaires, des bâtiments officiels et une école primaire (vide d’écolier à ce moment) dans la ville de Buni Yadi, dans le nord-est du Nigeria. Au moins 24 membres des forces nigérianes de sécurité ont été tués. Le bureau de la police locale et la maison d’un chef du gouvernement local ainsi que plusieurs immeubles du gouvernement ont été incendiés, selon les témoins.
L’annonce de renforts à la frontière s’inscrit surtout dans la dynamique engendrée par le sommet de Paris du 17 mai consacré à la lutte contre Boko Haram, qui a réuni les présidents nigérian, tchadien, camerounais, nigérien et béninois, ainsi que des représentants des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union européenne. La rencontre de Paris avait débouché sur l’adoption d’un plan de guerre contre Boko Haram et un accord en faveur d’une coopération militaire accrue.
Le Cameroun, qui partage plus de 2 000 km de frontière avec le Nigeria, subit de plus en plus d’attaques ciblées du groupe islamiste armé. Boko Haram est notamment suspecté d’avoir enlevé dix Chinois dans la nuit du 16 au 17 mai dans l’extrême-nord du pays.
(Avec AFP)
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