Centrafrique : trois jeunes musulmans tués et mutilés à Bangui

Nouvelle flambée de violence à Bangui dimanche, suite au meurtre de trois jeunes musulmans qui se rendaient à un match de football interconfessionnel. 

Miliciens anti-balaka parés de grigris. © AFP

Miliciens anti-balaka parés de grigris. © AFP

Publié le 27 mai 2014 Lecture : 1 minute.

 Au moins trois jeunes musulmans ont été tués et mutilés samedi 25 mai, alors qu’ils se rendaient à un match de football interreligieux organisé pour tenter de réconcilier les musulmans et les chrétiens. 

"Leurs organes sexuels et leur cœur ont été retirés", a affirmé Ousmane Abakar, porte-parole des musulmans de Bangui, à l’agence américaine Reuters. Les victimes venaient du quartier PK-5, dernière enclave à majorité musulmane de la ville. Le quartier est soumis à un blocus des miliciens anti-balaka.

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Sébastien Wenezoui, un coordinateur des milices anti-balaka, a condamné ces attaques et déclaré que dix jeunes au total avaient été enlevés par une faction du quartier Boy-Rabe. "Nous ne savons pas où sont les autres. Nous condamnons fermement ces actes. Alors que nous travaillons pour la paix, d’autres continuent de tuer."

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Des mois de travail anéantis

Pour Lazare Djader, du collectif Urgence 236, qui œuvre au rapprochement des communautés religieuses, des mois de travail pour la réconciliation ont été anéantis par cette attaque.

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"A cause de ces morts, j’ai le moral à zéro. J’essaye de calmer les esprits, mais tout le monde est très en colère en ce moment", a-t-il déclaré, ajoutant qu’un non musulman avait aussi été retrouvé mort.

La  Misca, (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) rapporte que des affrontements ont eu lieu dimanche, entre jeunes musulmans et anti-Balaka, suite au triple meurtre.

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Plus d’une année s’est écoulée depuis le coup d’État de la Séléka et son départ du pouvoir. Depuis, les violences et lynchages sont quotidiens en Centrafrique. Les civils musulmans quittent la capitale en masse, menacés par les milices anti-Balaka malgré la présence des 2 000 soldats français de l’opération Sangaris et des 5 800 soldats africains de la Misca.

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