Crise dans le Kivu : les rebelles des FDLR sous pression internationale
Dans un communiqué diffusé dimanche, les envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs de l’ONU, de l’Union africaine, de l’Union européenne et des États-Unis ont appelé à la reddition « complète » des rebelles hutu rwandais des FDLR, actifs en République démocratique du Congo (RDC).
Après un début, timide, de reddition des rebelles des Forces démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR), les envoyés spéciaux, auxquels se joint le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Martin Kobler, exhortent, dans un communiqué, les rebelles à "une complète reddition de tous les combattants et hauts gradés FDLR dans les prochains jours". Quant à ceux qui "choisissent de ne pas se rendre, de ne pas renoncer à la violence, et de ne pas se soumettre à un processus de désarmement, démobilisation et réinsertion continueront d’être passibles de l’action militaire des FARDC (armée congolaise) et de la Monusco", ont-ils insisté, avant d’ajouter que les "FDLR qui se rendent et souhaitent retourner au Rwanda pourront être rapatriés dans le cadre du processus DDR/RR (désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation) existant" dans leur pays.
Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont accusées d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800 000 morts selon l’ONU. Réfugiées dans l’est de la RDC, aujourd’hui très affaiblies, elles comptent entre 1 500 et 4 000 hommes, selon les sources.
Une reddition "insignifiante"
Le 18 avril, elles avaient annoncé vouloir se séparer d’"ex-combattants importants" afin de "se consacrer à la lutte politique" au Rwanda, qui refuse tout dialogue avec elles. Vendredi à Kateku, à 220 kilomètres au nord de Goma, capitale du Nord-Kivu, 105 hommes se sont rendus avec 100 armes. Seuls 97 d’entre eux ont pu être cantonnés dans un camp de la Monusco à Kanyabayonga, au sud de Kateku, certains ex-rebelles ayant changé d’avis.
Il s’agit d’un "nombre insignifiant de combattants subalternes (qui) se sont rendus dans le Nord-Kivu", ont estimé les envoyés spéciaux et le chef de la Monusco. Dans le Sud-Kivu, une opération similaire n’a pas pu commencer vendredi pour des raisons logistiques, ont expliqué les FDLR.
Kinshasa estime que les redditions de vendredi sont une première vague et espère à terme la reddition de 1 400 combattants dans les Nord- et Sud-Kivu, où les FDLR sont accusées de graves exactions contre les civils (viols, meurtres, pillages, enrôlements d’enfants-soldats…).
>> Lire aussi : que reste-t-il des FDLR ?
Dimanche dans un communiqué, la Société civile du Nord-Kivu, un regroupement d’associations, d’ONG et de syndicats, a fait part de ses doutes quant à une volonté réelle des FDLR de se rendre, soulignant que des combattants hutu continuent à sévir. Elle a appelé le gouvernement et la Monusco à "déclencher comme prévu les opérations de traque contre ces rebelles, en envisageant au besoin un couloir humanitaire pouvant servir de sortie à ceux qui se seraient véritablement décidés à se rendre en même temps que les opérations seront en cours".
(Avec AFP)
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