Tanzanie : le président ordonne une enquête sur la mort d’une étudiante

Le président tanzanien John Magufuli a ordonné dimanche une enquête pour établir les responsabilités dans la mort d’une étudiante victime vendredi d’une balle perdue de la police pendant la répression d’une marche de l’opposition à Dar es Salaam.

John Magufuli, alors candidat à la présidentielle, s’exprime à un meeting à Dar es-Salaam le 23 octobre 2015 © Khalfan Said/AP/SIPA

John Magufuli, alors candidat à la présidentielle, s’exprime à un meeting à Dar es-Salaam le 23 octobre 2015 © Khalfan Said/AP/SIPA

Publié le 18 février 2018 Lecture : 2 minutes.

« Je suis profondément choqué par la mort de l’étudiante Akwilina » Maftah, 22 ans, a déclaré le président Magufuli dans un tweet en swahili, avant d’ajouter : « j’ordonne aux forces de l’ordre de mener une enquête et de prendre les mesures légales qui s’imposent contre les responsables de cet acte ».

Pendant ce temps, le commandant de la police pour la région de Dar es Salaam, Lazaro Mambosasa, a annoncé que six policiers avaient été placés aux arrêts pour avoir fait usage de leurs armes à feu pendant la marche de vendredi dans la capitale économique du pays.

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Vague d’indignation

La police a reconnu qu’une balle avait atteint l’étudiante, qui ne participait pas à la manifestation, au moment où les forces de l’ordre recourraient à des tirs de sommation pour dégager la voie publique envahie par des partisans du Chadema, principal parti de l’opposition.

Le commandant de police, Lazaro Mambosasa, a précisé que 40 membres du Chadema avaient été arrêtés pendant cette marche et que la police recherchait encore des responsables du parti, dont son président le député Freeman Mbowe.

La mort de la jeune femme fait grand bruit en Tanzanie depuis vendredi soir et a suscité une vague d’indignation.

Appel à la démission

Dimanche, un collectif d’associations estudiantines (TNSP – Tanzania Students Networking Programme) a demandé lors d’une conférence de presse à Dar es Salaam « la démission immédiate » du ministre de l’Intérieur Mwigulu Nchemba et appelé le président Magufuli à le limoger s’il ne partait pas de lui-même.

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L’organisation estudiantine a par ailleurs annoncé qu’elle allait aider la famille de la victime à ouvrir une procédure judiciaire contre la police.

L’Alliance pour le Changement et la Transparence, un petit parti d’opposition, a également exigé le départ de Mwigulu Nchemba mais aussi du chef de la police, Simon Sirro, dans un communiqué.

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« L’unité nationale » en péril

La semaine dernière, l’Église catholique de Tanzanie avait dénoncé les violations des principes démocratiques et de la liberté d’expression par le gouvernement du président John Magufuli, en lui reprochant de mettre ainsi en péril « l’unité nationale ».

Surnommé « Tingatinga » (bulldozer en swahili), le président Magufuli, 58 ans, a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.

Mais son style peu consensuel et brutal lui vaut d’être qualifié d’autocrate et de populiste par ses détracteurs, alors que la liberté d’expression est de plus en plus réduite dans le pays.

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