RDC : l’Église affiche sa détermination à cinq jours de la nouvelle marche pour l’alternance

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a appelé lundi les fidèles à « demeurer debout et vigilants », alors qu’une nouvelle « marche pacifique » est prévue dimanche à l’appel d’un collectif catholique contre la « dictature » et pour le départ du président Kabila.

Le cardinal Laurent Monsengwo, le 20 novembre 2010 au Vatican. © Pier Paolo Cito/AP/SIPA

Le cardinal Laurent Monsengwo, le 20 novembre 2010 au Vatican. © Pier Paolo Cito/AP/SIPA

Publié le 20 février 2018 Lecture : 1 minute.

« Nous n’abandonnerons jamais notre engagement pour l’avènement d’un État de droit », a déclaré la Cenco dans un communiqué, à l’issue d’une assemblée plénière des évêques congolais.

L’épiscopat a également demandé aux autorités « d’annuler » les interdictions des marches ainsi que « les poursuites et les menaces à l’endroit des organisateurs ». Leur appel intervient à six jours de la troisième « marche pacifique » programmée par le Comité laïc de coordination proche de l’Église.

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« Non à la dictature »

« Levons-nous et marchons pour dire non à la dictature », a écrit le CLC dans son appel à manifester. Interdites, les deux dernières marches du comité avaient été réprimées à balles réelles par les forces de l’ordre, faisant une quinzaine de morts selon l’Eglise, deux selon les autorités. Cinq membres du CLC sont sous mandat d’arrêt, a indiqué un juge du parquet.

L’épiscopat a aussi réaffirmé son « soutien » et sa « proximité » avec la figure emblématique du clergé congolais, le cardinal-archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo. Celui-ci est à couteaux tirés avec le pouvoir après des mots très durs envers le régime.

Les « machines à voter » dans le viseur

Dans cette déclaration aux tonalités très politiques, la conférence épiscopale s’inquiète de « faits très graves et des attitudes hostiles », « alors que nous sommes censés nous préparer à la tenue des élections en vue d’une alternance pacifique au pouvoir ».

Les évêques ont cité entre autres « la polémique autour des machines à voter ». Les États-Unis avaient affirmé récemment leur opposition à l’utilisation de cette machine à voter pour les trois élections prévues le 23 décembre. « Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections » dans les délais, avait alors répondu la commission électorale (Ceni).

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Les évêques avaient parrainé un accord politique le 31 décembre 2016 prévoyant des élections fin 2017, finalement reportées au 23 décembre 2018. Dans leur communiqué, l’épiscopat a dénoncé « l’application sélective et biaisée » de cet accord, qui prévoyait aussi la libération de prisonniers politiques.

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