Cameroun : le chef de projet du stade d’Olembé claque la porte

Bien que le groupe en charge du projet ait nommé un nouveau responsable, la démission récente de Marc Debandt, jusque-là chargé de la construction de l’édifice, éveille à nouveau les doutes quant à la livraison à temps du complexe devant abriter la cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations, en 2019.

Complexe sportif d’Olembé fin juillet 2017. © Capture d’écran/YouTube/Wiz’air237 Ltd

Complexe sportif d’Olembé fin juillet 2017. © Capture d’écran/YouTube/Wiz’air237 Ltd

Publié le 21 février 2018 Lecture : 3 minutes.

C’est un nouveau rebondissement dans le projet de construction du stade d’Olembé de Yaoundé. Samedi 17 février, le groupe italien Piccini, en charge du chantier, a annoncé la démission du chef de projet, Marc Debandt.

L’entreprise italienne dément la thèse – largement relayée sur les réseaux sociaux – selon laquelle cette démission est le fruit de pressions exercées par de hauts fonctionnaires camerounais. « Les allégations de pressions et d’exigences de rétro-commissions dont parlent les réseaux sociaux ne sont pas fondées », affirme le communiqué du groupe, relayé par les médias camerounais.

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« Marc Debandt, ingénieur chargé de conduire le projet de construction de l’infrastructure d’Olembé, n’est responsable ni de la gestion financière, ni des achats, ni des contrats de l’entreprise. Son travail est essentiellement technique et consiste à gérer les personnels techniques et les matériaux mis à sa disposition par la direction générale de Gruppo Piccini », précise l’entreprise.

Le groupe affirme par ailleurs avoir dû procéder à une accélération du rythme des travaux sur le site d’Olembé, sur prescription de l’État et de la Confédération africaine de football (CAF), avec pour conséquence la nécessité de réaliser plusieurs ouvrages de façon simultanée. « Cette nouvelle orientation du service n’a pas semblé plaire à Marc Debandt, dont les qualités professionnelles d’ingénieur n’ont jamais été mises en doute. Il a donc préféré poser sa démission et la direction de Gruppo Piccini ne pouvait qu’en prendre acte », ajoute le groupe Piccini.

Les travaux se poursuivent dans la sérénité, assure l’entreprise

Depuis le départ de Marc Debandt, les supputations vont bon train autour de la livraison à temps du complexe multisports d’Olembé. Mais le groupe italien affirme être confiant quant au bon déroulement des travaux. « Les nouvelles équipes d’ingénieurs et de techniciens tout aussi qualifiés sont toujours à pied d’œuvre et les travaux se poursuivent dans la sérénité », assure l’entreprise, qui affirme que « l’acheminement des matériaux préfabriqués importés d’Europe est entré dans sa phase de croisière ».

Une nouvelle polémique

En juillet 2017, une première polémique est née autour des délais de livraison du stade d’Olembé. Marc Debandt, encore en charge du projet, avait alors assuré que celui-ci serait prêt le 30 septembre 2018.

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En janvier de cette année, c’est une autre polémique qui a éclaté, sur le coût « exorbitant » du stade d’Olembé cette fois. Certains experts camerounais estiment alors que l’utilisation de matériaux locaux aurait permis de réduire le montant de 163 milliards de FCFA ( 249 millions d’euros) annoncé initialement.

« Il aurait été moins coûteux de produire ce matériel au Cameroun, au moins une partie. La main-d’œuvre est moins chère ici qu’en Italie, il n’y aurait pas eu les frais de transport, on aurait gagné plusieurs mois, et cela aurait profité à l’économie locale », regrettait déjà une source camerounaise préférant conserver l’anonymat. Au centre des critiques : le matériel utilisé pour la construction de l’édifice, dont une bonne partie (80 %) est pré-fabriquée en Italie avant d’être acheminée vers le Cameroun.

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Marc Debandt avait répondu à la question des délais, en promettant que les premières finitions du stade auraient lieu « entre juin et juillet 2018 ». « Le stade sera livré à date, mais les autres composantes économiques ne pourront qu’être bouclées après la CAN », avait-il alors expliqué, faisant référence aux équipements annexes (hôtel, gymnase, aires de jeu pour des disciplines telles que handball ou volley-ball).

En janvier, le stade d’Olembé en était à 20 % de son taux de réalisation

Lors de la première visite d’inspection de la CAF, en janvier, Marc Debandt mentionnait également que le stade d’Olembé en était à « 20 % de [son] taux de réalisation ».

Un remplaçant français

Au lendemain de la démission de Marc Debandt, le groupe a nommé le Français Benoit Fabre à la tête du projet. Celui-ci compte à son actif la réalisation du stade de la Juventus de Turin ou encore du stade olympique de Rome.

Si la livraison du stade d’Olembé accusait un retard, cela pourrait, une fois de plus, remettre en cause l’aptitude du Cameroun à accueillir la prochaine CAN 2019.

Ce mardi 20 février, le ministre camerounais des Sports et président du comité central d’organisation de la CAN 2019, Bidoung Mkpatt, a tenu une réunion de travail avec les responsables des entreprises en charge des infrastructures devant abriter la compétition.

Du peu qu’il en est ressorti, il s’agissait pour le ministre de s’assurer de l’évolution des travaux sur chacun des chantiers répartis sur l’ensemble du territoire camerounais. Les autres chantiers se trouvent dans les villes de Bafoussam, Douala, Garoua et Limbe.

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