Massacre de Marikana : Cyril Ramaphosa, veut « panser les plaies »

Le 16 août 2012, la police sud-africaine avait ouvert le feu sur des mineurs grévistes à Marikana, tuant 34 personnes. L’un des administrateurs de la société Lonmin, à laquelle appartenait les gréviste, n’était autre que Cyril Ramaphosa, le nouveau président du pays. Devant le parlement mardi, il s’est dit mardi « déterminé » à « panser les plaies » de ce massacre.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa  à son arrivée devant le parlement, au Cap, le 16 février. © Gianluigi Guercia/AP/SIPA

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa à son arrivée devant le parlement, au Cap, le 16 février. © Gianluigi Guercia/AP/SIPA

Publié le 20 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Le nouveau président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s’est exprimé mardi 20 février de le parlement, au Cap, sur le massacre par la police sud-africaine des mineurs grévistes de la société Lonmin, dont il était l’un des administrateurs. « Je voudrais saisir cette opportunité pour aborder le rôle que j’ai joué en tant que l’un des directeurs de Lonmin dans les événements de cette tragique semaine », a-t-il déclaré, se disant « déterminé à jouer le rôle qui m’incombe pour panser les plaies » de cet événement.

Le 16 août 2012, 34 mineurs, en grève depuis six jours, avaient perdu la vie à la mine de platine Lonmin de Marikana (nord), lors de la pire fusillade policière en Afrique du Sud depuis la fin officielle du régime d’apartheid, en 1991.

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Cyril Ramaphosa, qui était à l’époque membre du conseil d’administration du groupe minier britannique Lonmin, avait été soupçonné d’avoir fait pression pour que la police casse la grève, avant d’être blanchi par une commission d’enquête. Ses adversaires continuent cependant de lui reprocher ce massacre. En 2015, le leader populiste Julius Malema du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) l’avait accusé d’être un « meurtrier ».

Exproprier des fermiers blancs pour redistribuer la terre

Lors de son intervention devant le parlement, le président Ramaphosa, qui a pris ses fonctions la semaine dernière après la démission de Jacob Zuma. a aussi insisté sur la nécessité de mener à bien une réforme agraire destinée à « panser les plaies » du passé, un sujet au cœur du programme du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).

Comme le reste de l’économie sud-africaine, l’agriculture reste largement aux mains des descendants des colons. Les fermiers blancs détiennent 73 % des terres, contre 85 % à la fin de l’apartheid, selon une récente étude.

« Exproprier sans compenser (les propriétaires) est l’une des mesures qui seront utilisées pour accélérer la redistribution de la terre aux Sud-Africains noirs », a déclaré Cyril Ramaphosa mardi. Mais « nous gérerons ce problème avec responsabilité, (…) d’une manière qui ne portera pas atteinte à l’économie », a-t-il assuré.

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Nouveau budget

« Nous n’autoriserons pas des interventions s’apparentant à du vol » (…). Nous ne ferons pas les erreurs que les autres ont commis », a-t-il encore dit, en référence implicite au Zimbabwe voisin où une réforme agraire controversée lancée dans les années 2000 par le président de l’époque Robert Mugabe a plongé le pays dans une profonde crise économique dont il ne s’est toujours pas relevé.

Le président Ramaphosa a hérité d’un pays à l’économie atone, avec un taux de chômage record (27,7 %). Il s’est fixé comme objectifs de relancer la machine économique et de lutter contre la corruption, qui a provoqué la chute de son prédécesseur Jacob Zuma.

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Il travaille encore avec les ministres de Jacob Zuma et annoncera une nouvelle équipe gouvernementale « le moment venu », a-t-il précisé mardi. Sauf surprise, c’est donc l’actuel ministre des Finances Malusi Gigaba, un allié de Jacob Zuma, qui présentera mercredi devant le parlement le budget pour l’année.

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