Djibouti : trois morts dans un attentat, « menace terroriste réelle » selon Paris

Trois personnes, dont au moins un kamikaze, ont été tuées samedi soir dans l’attaque contre un restaurant de Djibouti très fréquenté par les Occidentaux, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

Le marché de Djibouti le 6 avril 2011 © AFP

Le marché de Djibouti le 6 avril 2011 © AFP

Publié le 25 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Le ministère français des Affaires étrangères a alerté sur "une menace terroriste réelle" à Djibouti, au lendemain de l’attaque survenue dans le centre de la capitale de ce petit Etat engagé en Somalie contre les islamistes shebab, liés à Al-Qaïda.

L’attentat a eu lieu dans un restaurant, La Chaumière, fréquenté par des Occidentaux, notamment des militaires, où plusieurs déflagrations avaient retenti samedi vers 20H00 heure locale (17H00 GMT).

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Une incertitude demeurait dimanche sur l’identité et la nationalité des victimes.

Le ministère djiboutien de l’Intérieur, cité par l’agence de presse locale ADI, a évoqué "trois morts", dont "deux kamikazes d’origine somalienne", "un homme et une femme voilée". Il a fait état aussi de 15 blessés, dont "quatre sont gravement atteints", tandis que Paris a évoqué "une trentaine de blessés".

Selon une source diplomatique française parlant d’un attentat-suicide, un kamikaze se serait fait exploser à l’intérieur du restaurant. Et les deux autres morts, d’après la même source, sont deux employés du restaurant, de nationalité djiboutienne.

Parmi les blessés figurent notamment sept Français légèrement atteints et souffrant de traumatismes sonores à cause de l’effet de souffle, ainsi que des Allemands, indique cette source diplomatique.

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Le ministère espagnol de la Défense a annoncé que trois de ses militaires ont été blessés, dont un grièvement, et qu’un avion a été envoyé à Djibouti pour les évacuer. Le quotidien néerlandais De Telegraaf a également fait état de blessures légères pour six soldats hollandais, qui venaient de participer à une mission anti-piraterie au large de la Somalie.

Le Quai d’Orsay, qui conseille "la plus grande vigilance" lors de la fréquentation des lieux publics par les expatriés, n’avait pas connaissance de revendication de l’attentat, précisant qu’une enquête diligentée par les autorités djiboutiennes est en cours.

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Mais le président djiboutien Ismail Omar Guelleh, cité par ADI, a indirectement désigné les shebab somaliens, estimant que l’attentat était une "réaction violente à (la) participation (de Djibouti) au processus de stabilisation et de sécurisation de la sous-région".

"Cet acte de terrorisme aveugle ne remettra pas en cause notre détermination à lutter, avec la communauté internationale, contre ce fléau", a poursuivi le chef de l’Etat. Il a également promis "de tout mettre en œuvre pour retrouver les coupables et les commanditaires de ce crime barbare".

Des soldats djiboutiens intégrés à une force militaire de l’Union africaine, l’Amisom, combattent en Somalie les shebab. Djibouti est l’un des principaux contributeurs de la force, en terme d’effectifs.

Les shebab ont déjà organisé des attaques meurtrières au Kenya et en Ouganda, qui participent également à l’Amisom.

Djibouti, une ancienne colonie française, abrite la plus grande base militaire américaine en Afrique, utilisée pour des opérations contre les insurgés islamistes du Yémen ou de Somalie, ainsi que la plus importante base militaire française du continent.

Le port de Djibouti est stratégique pour les navires de diverses nationalités prenant part aux opérations anti-piraterie.
 

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