Conflit israélo-palestinien : le pape François appelle à « mettre fin à une situation inacceptable »

Dimanche, le pape a lancé un appel pour « mettre fin à une situation qui devient toujours plus inacceptable » dans le conflit israélo-palestinien, en demandant que le droit pour un État d’Israël et un État de Palestine de vivre en paix et en sécurité soit reconnu. Lundi, le souverain pontife s’est ensuite rendu à Jérusalem sur l’Esplanade des mosquées.

Le pape François au milieu de la foule à Bethléem dans les Territoires palestiniens, le 25 mai. © AFP

Le pape François au milieu de la foule à Bethléem dans les Territoires palestiniens, le 25 mai. © AFP

Publié le 25 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 26/05 à 08h51.

Parlant à Bethléem, en Cisjordanie, devant le président palestinien Mahmoud Abbas, le pape a affirmé dimanche que le courage de la paix s’appuie sur la reconnaissance de la part de tous du droit de deux Etats à exister et jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. "Je voudrais dire du plus profond de mon coeur qu’il est temps, a-t-il ajouté, de mettre fin à une situation qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous."

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"Que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque. Le moment est arrivé pour tous d’avoir le courage de la générosité et de la créativité au service du bien, le courage de la paix", a-t-il plaidé.

"Je souhaite vivement qu’à cette fin on évite de la part de tous des initiatives et des actes qui contredisent la volonté déclarée d’arriver à un vrai accord et qu’on ne se lasse pas de poursuivre la paix avec détermination et cohérence." Selon François, la paix apportera avec elle d’innombrables bénéfices pour les peuples de cette région et pour le monde entier. Il faut donc marcher résolument vers elle, même en renonçant chacun à quelque chose. Je souhaite aux peuples palestinien et israélien et à leurs respectives autorités d’entreprendre cet heureux exode vers la paix avec ce courage et cette fermeté nécessaires à tout exode.

Abbas, un homme de paix selon le pape

"La paix dans la sécurité et la confiance mutuelle deviendront le cadre de référence stable pour affronter et résoudre les autres problèmes et offrir ainsi une occasion de développement équilibré, tel qu’il devienne un modèle pour d’autres zones de crise," a-t-il dit, faisant allusion aux autres conflits dans la région.

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"Les chrétiens entendent continuer à remplir leur rôle comme citoyens de plein droit, ensemble avec leurs autres concitoyens considérés comme des frères", a-t-il encore déclaré, en saluant le président Abbas, comme un homme de paix et un artisan de paix.

Le président Abbas a pour sa part accusé Israël devant le pape François de tenter de chasser les Palestiniens, chrétiens et musulmans, de Jérusalem-Est occupé et annexé. "Nous avons informé Sa Sainteté de l’action systématique d’Israël pour changer l’identité et le caractère de Jérusalem-Est et asphyxier sa population palestinienne, chrétienne et musulmane, afin de la chasser", a déclaré le président palestinien lors de la conférence de presse commune avec le pape à Bethléem.

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Lundi, sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, au dernier jour de son pèlerinage oecuménique au Proche-Orient, le pape François a ensuite exhorté les musulmans, chrétiens et juifs à travailler ensemble pour la justice et la paix. Le souverain pontife, qui était accompagné du patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée, a rappelé que les trois religions monothéistes se réclamaient du même patriarche Abraham, en s’exprimant devant le grand mufti de Jérusalem à la mosquée Al-Aqsa.

"Que personne n’instrumentalise par la violence le Nom de Dieu !"

L’Esplanade des Mosquées, que les musulmans appellent le Noble sanctuaire et les juifs Mont du Temple, est un lieu saint pour l’islam comme pour le judaïsme.
"Respectons-nous et aimons-nous les uns les autres comme des frères et des soeurs! Apprenons à comprendre la douleur de l’autre ! Que personne n’instrumentalise par la violence le Nom de Dieu ! Travaillons ensemble pour la justice et pour la paix" : le pape a lancé cet appel à refuser toute violence et intolérance au nom de Dieu, devant le grand conseil musulman, en réponse au message d’accueil du grand mufti, cheikh Mohammed Hussein.

Le pape est entré brièvement dans la magnifique mosquée du Dôme du Rocher et avait traversé à pied la grande esplanade. "Nous ne pouvons jamais nous estimer autosuffisants, maîtres de notre vie; nous ne pouvons pas nous limiter à rester fermés, sûrs de nos convictions. Devant le mystère de Dieu, nous sommes tous pauvres, nous sentons que nous devons être prêts à sortir de nous-mêmes, dociles à l’appel que Dieu nous adresse, ouverts à l’avenir que Lui veut construire pour nous."
 

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