Burkina : les États-Unis placent Ansarul Islam sur leur liste noire des groupes terroristes
Le département d’État américain a placé mardi 20 février le groupe jihadiste burkinabè sur sa liste noire des organisations terroristes. Une mesure symbolique qui vise à réduire ses capacités, à l’heure où le G5 Sahel entend accélérer le déploiement de sa force conjointe aux frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Dans un communiqué publié le 20 février, le département d’État américain a annoncé avoir placé Ansarul Islam sur sa liste noire des groupes terroristes. Depuis fin 2016, ce groupe jihadiste burkinabè a mené de nombreuses attaques dans le nord du Burkina, contre des forces de défense et de sécurité, mais aussi des civils.
« Cette désignation a pour objectif de refuser à Ansarul Islam les ressources dont il a besoin pour planifier et mettre en œuvre de nouvelles attaques terroristes », indique la diplomatie américaine dans son communiqué. Le texte précise que cette décision s’accompagne de sanctions financières et interdit aux citoyens américains d’engager des transactions avec ce groupe.
Attaques au Burkina depuis le Mali
Ansarul Islam serait aujourd’hui dirigé par Jafar Dicko, frère cadet du fondateur du groupe, Ibrahim Malam Dicko. Ce dernier est vraisemblablement mort début mai 2017, après une opération de la force française Barkhane contre son fief dans la forêt de Foulsaré, à la frontière entre le Burkina et le Mali.
Disposant de bases arrières en territoire malien, les combattants d’Ansarul Islam opèrent principalement dans la province burkinabè du Soum, où deux policiers ont été abattus fin janvier dans la localité de Baraboulé. Selon le comité international de la Croix rouge (CICR), entre 14 et 15 000 personnes ont déjà quitté leurs villages dans cette zone pour fuir les violences.
Le G5 Sahel toujours en quête de financement
D’après des sources sécuritaires burkinabè et occidentales, les cadres d’Ansarul Islam se seraient récemment rapprochés des lieutenants locaux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) du Malien Iyag Ag Ghali, à l’image de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) d’Abou Walid Al-Sahraoui.
Cette alliance en formation serait une réponse des chefs jihadistes sahéliens au déploiement annoncé de la force conjointe du G5 Sahel dans leurs zones d’activité. Vendredi 23 février, une réunion des donateurs du G5 Sahel se tiendra d’ailleurs à Bruxelles, avec pour objectif de boucler le budget de cette force (il manquerait encore 150 millions d’euros sur les 450 millions nécessaires à son lancement). Selon l’AFP, l’Union européenne y annoncera officiellement un financement supplémentaire de 50 millions d’euros, portant ainsi sa contribution totale à 100 millions.
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