Donia Hedda Ellouze plaide pour la Tunisie

Face aux nouveaux défis apportés par la révolution, cette figure locale du droit, spécialisée dans l’accompagnement d’investisseurs étrangers, a dû diversifier son expertise.

Donia Hedda Ellouze est à la tête d’un cabinet qui porte son nom, depuis près de trente ans. © Chambers Women and Diversity

Donia Hedda Ellouze est à la tête d’un cabinet qui porte son nom, depuis près de trente ans. © Chambers Women and Diversity

Publié le 21 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Près de quatre ans après le début du Printemps arabe, Donia Hedda Ellouze se refuse à peindre le tableau sans nuances d’une Tunisie désertée par les entreprises étrangères. À 55 ans, cette figure locale du droit a décidé d’affronter les difficultés économiques auxquelles son pays fait face après le choc de la révolution de 2011.

Fondé en 1986, son cabinet spécialisé dans l’accompagnement des entreprises étrangères – des fabricants de composants automobiles japonais Yazaki et allemand Kromberg & Schubert au groupe de matériaux de construction Knauf, basé en Bavière – est une référence dans le monde des affaires. Et malgré le ralentissement très important des investissements internationaux dans le pays, il continue à se distinguer.

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En 2012 et en 2013, le cabinet Donia Hedda Ellouze a participé à l’une des rares implantations étrangères après la révolution, celle du groupe Bic. Récemment, elle a également conseillé les opérations des capital-investisseurs Abraaj (par exemple dans Moulin d’or ou Unimed) et Mena Capital Partners (avec le fonds Duet Mena).

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Mais face aux grèves, sit-in et nouvelles revendications des employés de la Tunisie postrévolution, ses associés ont dû s’adapter et se former pour conseiller les entreprises dans des situations inédites. « Nous avons appris à écouter, à négocier, explique Donia Ellouze. Pendant des heures et des heures. Mais aucun de nos clients n’est parti. »

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Conseillers dans le cadre de privatisations – comme celles des Ciments de Gabès en 1999 ou d’un autre cimentier, Sotacib, en 2007 -, les neuf collaborateurs que compte le cabinet ont aussi travaillé sur le dossier des entreprises confisquées aux proches de Ben Ali. Du côté de l’État comme du côté de potentiels acquéreurs, les avocats ont ainsi planché sur la vente des concessionnaires City Cars, Peugeot (Stafim) et Ennakl, ainsi que sur celle du constructeur Hyundai…

Donia Hedda Ellouze dirige une équipe essentiellement composée de femmes, dont ses deux filles, avocates elles aussi. Ces derniers temps, elle affirme ressentir un « regain d’intérêt » pour la Tunisie de la part des investisseurs étrangers. Cette fille de diplomates, qui a grandi en Italie, au Sénégal et aux États-Unis en côtoie beaucoup. « Mais tout le monde attend l’après-élection », précise-t-elle, ajoutant qu’ »il est très important de se mettre enfin au travail et de rétablir l’image du pays ».

Elle se félicite que des changements aient déjà eu lieu : l’installation de plusieurs ONG internationales, dont beaucoup sont ses clients, prouve selon elle « l’ouverture du pays et l’importance du réveil social, qu’il faut entretenir ».

Cette avocate engagée mène aussi un combat sur le terrain des ressources humaines. À la tête de la fondation EFE Tunisie (Education for employment), elle met en place des programmes de formation destinés aux jeunes sans emploi. Et défend l’idée d’une « entreprise citoyenne ».

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