Maroc : la Banque centrale autorise cinq nouveaux établissements de paiement

Bank Al-Maghrib, la Banque centrale marocaine, a validé les établissements Wafacash, Cash Plus, M2T, NAPS et Maymouna services financiers, qui pourront désormais proposer à leurs clients non bancarisés d’ouvrir un compte et leur proposer des services de paiement.

Le dirham, la monnaie marocaine. © Alexandre Dupeyron pour JA

Le dirham, la monnaie marocaine. © Alexandre Dupeyron pour JA

Publié le 22 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Le 14 février dernier, le paysage financier marocain a été renforcé par cinq nouveaux établissements de paiement. Bank Al-Maghrib a en effet agréé les établissements Wafacash (filiale d’Attijariwafa Bank), Cash Plus, M2T, NAPS (filiale de M2M) et Maymouna services financiers (filiale de Saraya holding), qui pourront désormais exercer cette activité.

Les deux premières sociétés sont déjà agréées et font du transfert de fonds, les autres sont spécialisées dans la gestion et le développement de moyens de paiement. Il faudra attendre, toutefois, que l’annonce soit publiée sur le bulletin officiel avant que l’activité ne commence réellement.

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Ces cinq établissements vont ainsi pouvoir offrir à leurs clients des services de paiement, à l’exception des chèques et des lettres de change. Ils ne pourront pas non plus accorder de crédits, à la différence des banques, mais sont autorisés à ouvrir des comptes, appelés « comptes de paiement », avec des conditions plus souples que des comptes bancaires classiques – un numéro de téléphone pourra suffire pour les montants les plus modestes.

Comptes plafonnés

Les comptes de ces établissements, que la réglementation bancaire n’assimile pas aux comptes épargne, resteront plafonnés à 20 000 dirhams (1 760 euros) « pour réduire le risque par rapport au blanchiment d’argent ou au transfert de fonds suspects », explique Hazim Sebbata, directeur général de Cash Plus, qui dispose de 1 300 agences à travers tout le Maroc.

C’est une grande avancée dans le paysage financier marocain, car cela donne des outils d’inclusion financière aux personnes non bancarisées

Le client aura néanmoins droit à une carte de paiement. Il pourra placer ses revenus sur ce compte et effectuer des transferts vers tous les opérateurs, des services globalement identiques à ceux d’une banque classique.

Les premières cibles de cette nouvelle offre sont les millions de Marocains qui n’ont aucun compte bancaire. « C’est une grande avancée dans le paysage financier marocain, car cela donne des outils d’inclusion financière aux personnes non bancarisées », poursuit Hazim Sebbata.

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Réduire la circulation du cash

Encore faut-il capter cette clientèle. Hazim Sebbata s’attend à des réticences de la part d’utilisateurs dont son entreprise devra « gagner la confiance ». Mais, ajoute-t-il, « une fois que nous les aurons convaincus et qu’ils auront mis chez nous de l’argent sur leur portefeuille, ils devront trouver où dépenser cet argent. Il faut donc que les petits commerçants et les artisans acceptent les paiements électroniques ».

Les retraits d’argent représentent presque 85 % des opérations réalisées par les utilisateurs de cartes bancaires

Les nouveaux acteurs du secteur ont donc du plain sur la planche : ils vont devoir à la fois simplifier au maximum l’offre et renforcer la distribution de terminaux de paiement auprès des acteurs économiques les plus modestes.

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La Banque centrale, qui veut limiter l’utilisation et la circulation du cash dans le pays, mise beaucoup sur la réussite de cette nouvelle offre. La monétique n’a toujours pas atteint un rythme de croisière au Maroc. Les retraits prédominent : ils représentent presque 85 % des opérations réalisées par les utilisateurs de cartes bancaires, selon les statistiques du Centre monétique interbancaire.

Or, le cash coûte beaucoup trop cher au Maroc, estime la Banque centrale, qui évalue son coût à environ 7 milliards de dirhams par an. « L’élargissement de cette offre permettra aussi d’avoir une traçabilité par rapport aux transactions et c’est aussi un objectif pour la Banque centrale », précise Hazim Sebbata.

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