Afrique du Sud : Jacob Zuma investi pour un second mandat
Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud depuis 2009, a été investi samedi pour un second mandat après avoir prêté serment et juré de respecter la Constitution instaurée après la fin du régime d’apartheid il y a 20 ans.
"Avec l’aide de Dieu", a-t-il conclu, répétant les paroles de prestation de serment prononcées avant lui par le président de la Cour constitutionnelle, avant que l’hymne national ne retentisse, joué par une fanfare militaire.
Plusieurs formations de l’armée de l’air ont ensuite survolé le siège du gouvernement où se déroulait cette cérémonie aux allures de gigantesque show diplomatique, avec la présence des chefs d’Etat ou de gouvernement d’une quarantaine de pays africains parmi les quelque 4.500 personnalités invités.
M. Zuma avait été reconduit mercredi par les députés après la victoire de son parti, l’ANC, aux élections législatives du 7 mai.
C’est sur la terrasse en amphithéâtre de cet imposant bâtiment datant de l’ère coloniale que Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, avait prononcé son premier discours présidentiel en 1994, et où son cercueil a été exposé pour un ultime adieu en décembre.
M. Zuma, qui tient l’appareil de l’ANC depuis 2008, devrait annoncer son nouveau gouvernement dimanche, selon l’agence sud-africaine Sapa. L’événement, retransmis à la télévision, sera suivi d’un grand concert de variétés.
Parmi ses homologues africains, M. Zuma pouvait se targuer de la présence notamment de Goodluck Jonathan (Nigeria), Joseph Kabila (République démocratique du Congo), Hery Rajaonarimampianina (Madagascar), Thomas Boni Yayi (Bénin), Uhuru Kenyatta (Kenya) ou encore Denis Sassou N’Guesso (Congo Brazzaville).
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, 90 ans, plus vieux chef d’Etat du continent et compagnon de lutte contre le régime d’apartheid, est arrivé avec son épouse vendredi soir, de retour d’un énième séjour médical d’une semaine à Singapour, officiellement un contrôle de routine après une opération de la cataracte.
Critiqué après 20 ans de pouvoir, l’ANC a reculé aux législatives mais le parti, perçu par de nombreux Sud-Africains comme celui qui les a libéré de l’oppression raciste, a tout de même recueilli 62,15% des voix et une majorité de 249 sièges sur 400 à l’Assemblée nationale.
Le premier mandat de M. Zuma (2009-2014) a été marqué par une montée des tensions sociales en Afrique du Sud, une escalade des violences contre le manque d’emplois ou de services publics de base, des grèves dures contre les bas salaires et une montée de la défiance envers les élus et autres responsables, notamment syndicaux, accusés de manquer d’intégrité.
M. Zuma a dû remanier plusieurs fois pour se séparer de responsables mis en cause pour corruption. Le massacre de 34 mineurs à Marikana en 2012 restera aussi dans l’histoire comme la pire fusillade policière depuis la fin du régime raciste d’apartheid.
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