G5 Sahel : 414 millions d’euros mobilisés, mais uniquement pour la première année

L’union européenne a annoncé ce vendredi le doublement de sa participation au financement de la force conjointe du G5 Sahel, portant le total des fonds rassemblés à 414 millions d’euros. Il faut « 480 millions », selon le président du Niger, Mahamadou Issoufou, qui s’inquiète de la pérennité des financements.

Des troupes maliennes aux côtés d’anciens rebelles, lors d’une patrouille commune en février 2017 près de Gao. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Des troupes maliennes aux côtés d’anciens rebelles, lors d’une patrouille commune en février 2017 près de Gao. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Publié le 23 février 2018 Lecture : 2 minutes.

« Aujourd’hui l’Union européenne va doubler son soutien à la force conjointe et on va aussi avoir d’autres contributions des États membres et des autres partenaires » à cette force, a annoncé Federica Mogherini vendredi lors d’une réunion à Bruxelles devant une trentaine de chefs d’État et chefs de gouvernement.

Dans les faits, ces 50 millions d’euros supplémentaires porteront le financement alloué par l’UE au G5 Sahel à 100 millions d’euros. « Au total, avec les contributions des autres donateurs, 414 millions d’euros ont été mobilisés vendredi pour la force (du G5 Sahel). Cela va bien au delà des attentes », a annoncé la représentante de la diplomatie européenne, qui coprésidait cette conférence.

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« L’effort financier doit être rendu pérenne »

L’objectif est fixé à 450 millions d’euros pour boucler le budget nécessaire pour le lancement de la force conjointe qui a vocation à appuyer les 4000 hommes de l’opération Barkhane et les 12 000 soldats de la Minusma déployés dans la bande sahélo-saharienne.

« Au Sahel, le combat que nous menons contre le terrorisme, nous le menons non seulement pour le Sahel mais aussi pour le monde, par conséquent l’Union européenne et la communauté internationale doivent être solidaires avec le Sahel », a rappelé le président du Niger Mahamadou Issoufou, également président en exercice du G5 Sahel. Ce dernier espère, en vain pour l’instant, que « la force du G5 Sahel devienne une brigade au sein de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), suivant l’exemple de la mission onusienne du RDC », comme il le déclarait à Jeune Afrique en juillet dernier.

« L’effort financier doit être rendu pérenne », a de nouveau insisté le président du G5 Sahel. « 480 millions d’euros sont nécessaires pour la première années, mais 75 millions d’euros devront ensuite être mobilisés chaque année, en sachant que nous ne savons pas combien de temps va durer ce combat », a souligné Mahamadou Issoufou.

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5 000 hommes au printemps 2018

Outre l’aide européenne, les États membres du G5 (Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) se sont engagés chacun à hauteur de 10 millions d’euros, la France à neuf millions, l’Arabie saoudite et les Émirats respectivement 100 et 30 millions et les Pays-Bas cinq millions. Les États-Unis ont eux promis 60 millions de dollars d’aide bilatérale (un peu plus de 48 millions d’euros).

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L’enjeu financier est crucial pour la montée en puissance de cette force. Après le lancement de sa première opération fin octobre aux frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, elle est appelée à monter à 5 000 hommes et être pleinement opérationnelle au printemps 2018.

La réunion de Bruxelles s’est ouverte sur une minute de silence en hommage aux deux soldats français tués mercredi dans l’explosion d’une mine dans la région de Gao, au Mali. Ces deux décès portent le bilan à 12 morts  au sein des des forces françaises déployées sur place depuis l’été 2014 dans le cadre de l’opération Barkhane.

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