Africa Oil Week : l’industrie pétrolière reste confiante malgré la baisse des cours

Plus d’un millier de professionnels de l’extraction pétrolière se sont rassemblés à Cape Town du 3 au 7 novembre pour la 21e session de l’Africa Oil Week, grande messe d’une industrie pourtant en petite forme.

L’Africa Oil Week en est à sa 21e édition. DR

L’Africa Oil Week en est à sa 21e édition. DR

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 7 novembre 2014 Lecture : 3 minutes.

La 21e session de l’AFrica OIl Week se termine ce vendredi 7 novembre 2014 au Cap, avec une forte participation de quelques 1400 professionnels de l’extraction pétrolière depuis le 3 novembre. Et ce en dépit d’une conjoncture morose pour les producteurs de brut, avec des cours du baril qui sont passés de 100 à 82 dollars au cours des trois derniers mois.

Toutes les « majors » représentées

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Toutes les figures majeures du secteur sur le continent étaient présentes. Parmi elles, le controversé Paolo Scaroni, l’ex patron de l’italien ENI, poursuivi dans des affaires de corruption notamment au Nigeria, aujourd’hui directeur général délégué de la banque d’affaires Rothschild.

Auteur du discours inaugural de l’Africa OIl Week au début de la semaine, il a narré le « Safari » pétrolier africain de son ancien groupe, aujourd’hui le premier producteur de pétrole sur le continent, avec quelques 1 millions de barils par jour. « Ne courrez pas avec la horde, cherchez du pétrole là où personne ne va ! Respectez vos engagements contractuels. Et soutenez les communautés et économies locales », a-t-il conseillé à un auditoire de professionnels largement acquis à sa « cause » africaine.

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Dans les couloirs du Centre de conférences du Cap, où se tenait l’évènement, on pouvait également croiser l’irlandais Tim O’Hanlon, le charismatique « Monsieur Afrique » de la junior pétrolière Tullow OIl, l’un des deux découvreurs du fameux gisement de Jubilee au Ghana, qui a relancé l’intérêt des groupes pétroliers pour l’Afrique de l’Ouest.

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Toutes les grandes « majors » du secteur étaient présentes, notamment Total, représenté par Guy Maurice, son nouveau le directeur exploration et production pour l’Afrique, second pétrolier du continent avec quelques 670 000 barils par jour, soit un tiers de sa production. C’est plus que Chevron (pour qui le continent pèse 11% de son brut) et BP (9,8%), qui avaient aussi envoyé des délégués au Cap.

Mot d’ordre : baisser les coûts d’exploitation

Très remarqués cette année, les groupes privés nigérians étaient venus en force, avec l’Etat-major entier d’Oando, emmené par son patron Wale Tinubu, auréolé par le rachat récent des champs pétroliers nigérians de l’américain Conocco Philips par son groupe, pour quelques 1,4 milliard de dollars. Bryan Orjiako, le président de Seplat, un Nigérian aussi en forte progression dans l’amont pétrolier, a aussi fait un bref passage à la conférence.

Mot d’ordre entendu chez tous ces ténors de l’or noir : Il faut baisser les coûts d’exploitation en Afrique, trop élevés selon eux par rapport à la moyenne du secteur, surtout en période de chute des cours. « Avec la conjoncture actuelle, la compétition devient rude sur les places financières pour attirer les capitaux, notamment entre les juniors ou poids moyens comme Tullow », reconnaît Tim O’Hanlon, qui indique avoir baissé de 30% les coûts de développement de son projet ougandais dans cette perspective.

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Activité cyclique

Reste que, « l’exploration en Afrique est loin d’être morte, en dépit de ces cours déprimés », affirme Frank Patterson, le vice-président d’Anadarko, une autre junior très active dans l’exploration sur le continent.

« Notre activité est cyclique, tout comme les cours. Ceux qui ont plus de 20 ans d’expérience le savent bien », a-t-il reconnu. Et ce géologue américain d’alerter sur les belles perspectives offertes par les gisements antésalifères de la côte occidentale du continent, semblables à ceux du Brésil, exceptionnels, tout comme celles des réserves majeures de gaz mises à jour dans le canal du Mozambique.

Quant à Stuart Lake, nouveau directeur général d’African Petroleum, présent au Sénégal, en Sierra-Leone, au Liberia et en Côte d’Ivoire, il affirme que l’avenir de la région où il est implanté, géologiquement proche du gisement de Jubilee, continue d’intéresser les investisseurs et partenaires potentiels.

« Quand on dispose de blocs pétroliers attractifs, ce qui est notre cas, on trouve des partenaires. Et dans ce cas, avantage majeur de cette conjoncture, quand les cours du baril sont moins élevés, les coûts d’exploration le sont aussi », précise-t-il, toujours confiant dans les perspectives pétrolières du continent.

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