RDC : 15 proches de Kabila sanctionnés demandent à être entendus devant le Conseil de l’UE

Un cabinet d’avocats belges a indiqué ce vendredi à Jeune Afrique que 15 proches du président congolais Joseph Kabila, sous le coup de sanctions de l’Union européenne, demandent à être entendus « le plus rapidement possible » devant le Conseil de l’UE. En voici les raisons.

Joseph Kabila, président de la RDC, à Kinshasa, le 29 juin 2010. © Dirk Waem/AP/SIPA

Joseph Kabila, président de la RDC, à Kinshasa, le 29 juin 2010. © Dirk Waem/AP/SIPA

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Publié le 23 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Ce sont finalement les avocats belges Thierry Bontinck et Me Patrick De Wolf qui vont défendre la cause des proches du président congolais Joseph Kabila en butte aux sanctions de l’Union européenne, remportant ainsi la bagarre qui les opposait à un autre cabinet belge qui s’occupait du même dossier. C’est en tout cas ce que laisse entendre leur annonce faite ce vendredi 23 février depuis Bruxelles.

« Les 15 personnalités congolaises visées par les sanctions de l’Union européenne […] ont chargé leurs avocats Me Thierry Bontinck et Me Patrick De Wolf de déposer en leurs noms des demandes de réexamen d’accès au dossier et d’audition devant le Conseil de l’UE, expliquent-ils dans un communiqué transmis à Jeune Afrique. Ces demandes ont été déposées entre le 15 et le 21 février en réaction au renouvellement des sanctions du 11 décembre 2017. »

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Pourquoi ont-ils saisi le Conseil de l’UE 

Me Thierry Bontinck soutient que « lorsqu’il y a renouvellement des sanctions, l’UE doit entendre les personnes visées par ces mesures restrictives ». « Ça n’a pas été le cas pour nos clients », déplore l’avocat. À l’en croire, ces 15 proches de Kabila sous le coup de sanctions « n’ont reçu aucune explication du Conseil de l’UE sur les faits qui leur sont reprochés ».

L’UE justifie l’adoption des mesures restrictives (gel des avoirs et interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire) à l’égard des proches de Kabila, « occupant des postes de responsabilités dans l’administration de l’État et dans la chaîne de commandement des forces de sécurité en RDC » par les « entraves au processus électoral » et les « violations des droits de l’homme » dans le pays.

Qui sont ces 15 proches de Kabila concernés ?

Dans le lot des personnalités congolaises visées et défendues par les avocats belges, l’on retrouve : Emmanuel Ramazani Shadary, ex-ministre de l’Intérieur ; Lambert Mende, porte-porte du gouvernement ; Évariste Boshab, ex-ministre de l’Intérieur ; Kalev Mutond, chef de la redoutable Agence nationale de renseignements (ANR) ; Jean-Claude Kazembe, ancien gouverneur du Haut-Katanga ; Alex Kande, ancien gouverneur du Kasaï-Central ; Roger Kibelisa, chef du département de la sécurité intérieure de l’ANR ; Delphin Kahimbi, chef de renseignement militaire ; John Numbi, ancien patron de la police ; Célestin Kanyama, ex-commandant de la police dans la ville de Kinshasa ; Ferdinand Ilunga Luyoyo, chef de l’unité anti-émeutes de la police ; Gabriel Amisi alias « Tango Four », commandant dans la première zone de défense de l’armée ; Ilunga Kampete, commandant de la Garde républicaine ; Muhindo Akili Mundos, ancien commandant des opérations de l’armée contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) et Éric Ruhorimbere, commandant adjoint de la 21e région militaire au Kasaï, dans le centre de la RDC.

Tous les 15 « ont demandé officiellement au Conseil de l’UE de se voir transmettre les éléments dont il disposerait à leur charge et de les entendre le plus rapidement possible, le cas échéant, à Kinshasa », résume leur avocat, Me Bontinck, qui annonce « d’autres actions juridiques », notamment devant le tribunal de l’UE, dans les prochains jours.

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En attendant, la Suisse a annoncé ce mercredi 21 février avoir adopté des sanctions financières et imposé une interdiction d’entrée et de séjour sur son territoire aux mêmes proches du président Kabila, déjà dans le collimateur de l’UE.

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