Moody’s dégrade la note de l’Afrique du Sud
Moody’s a baissé d’un cran la note souveraine de l’Afrique du Sud. L’agence de notation s’inquiète des perspectives de croissance du pays, jugées faibles à moyen terme, et de la détérioration du climat d’investissement.
L’agence de notation Moody’s a dégradé d’un cran la note de l’Afrique du Sud, de Baa1 à Baa2, pointant les mauvaises perspectives de croissance et l’évolution du ratio dette-PIB, deux risques dont le gouvernement a cependant pris conscience. Prenant acte des déclarations récentes du ministre des Finances, Moody a ramené sa perspective de « négative à stable ».
Un marché des capitaux moins favorable
La dernière dégradation de la note sud-africaine, d’un cran également, datait de septembre 2013. Cette nouvelle dégradation risque d’augmenter le coût de la dette du pays et d’effrayer un peu plus les investisseurs, déjà sur le qui-vive depuis la multiplication des grèves ces deux dernières années.
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Moody’s cite parmi les principales raisons de sa décision « des perspectives de croissance faibles à moyen terme, dues à des faiblesses structurelles, dont des pénuries d’énergie, ainsi que des taux d’intérêts en hausse, une détérioration continue du climat d’investissement et un marché international des capitaux moins favorable pour des pays comme l’Afrique du Sud, qui sont très dépendants du capital extérieur ».
Par ailleurs, l’agence épingle l’augmentation de la dette par rapport au PIB. « Même une application stricte des mesures d’économie du gouvernement, et des déficits budgétaires contenus ont peu de chance » de freiner cette augmentation à court terme, en raison de la croissance en berne, commente Moody’s. La dette publique se monte actuellement à 4,1 % du PIB.
Engagements du gouvernement
Le retour à une perspective stable, et non plus négative, est cependant dû « à l’engagement des gouvernants de maîtriser la dette de l’Etat à moyen terme, et au large soutien politique pour une stratégie macro-économique, dont le Plan National de Développement (NDP), une politique monétaire plus restrictive et des contraintes fiscales, qui devraient aider à stabiliser la charge de la dette à moyen terme ».
Le 22 octobre, le ministre des Finances Nhlanhla Nene avait admis que l’économie sud-africaine était « à un tournant », en annonçant une nouvelle révision à la baisse des perspectives de croissance pour 2014, à 1,4 % contre 2,7 % dans sa précédente estimation, qui datait de février.
« Le déficit budgétaire est élevé et le niveau de la dette approche des limites de viabilité », a dit le ministre, affirmant que le gouvernement n’avait plus d’autre choix que de plafonner les dépenses et d’augmenter les impôts.
Lacunes et grèves
Moody’s a également estimé à 1,4 % la perspective de croissance pour 2014, suivie par une remontée à 2,5 % en 2015. Cette révision à la baisse des prévisions de croissance, selon le ministre des Finances, est due en partie à l’environnement mondial, mais aussi au déficit énergétique du pays, aux récentes grèves dans des secteurs cruciaux comme les mines et « à des lacunes de l’administration ». Il a notamment appelé à intensifier la lutte contre « le gaspillage et la corruption ».
La croissance pourrait remonter autour de 3 % en 2017, mais cela reste bien en deçà du potentiel de l’Afrique du Sud, et signifie que le gouvernement ne parvient pas à lever les impôts comme il le devrait, pour équilibrer les finances publiques.
Une croissance aussi faible ne permet pas en outre de combattre le chômage, fléau numéro un du pays, qui plafonne à 25 %, et à près de 40 % si l’on prend en compte tous les gens qui disent avoir renoncé à chercher un emploi. Après une croissance négative au premier trimestre 2014, le pays a frôlé la récession, en enregistrant une très faible croissance positive de 0,6 % au deuxième trimestre
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