Lagardère veut produire des contenus pour l’Afrique

Face à un marché national saturé, Lagardère Entertainment entend se développer en Afrique francophone. Le premier producteur français de fiction finalise son entrée au capital de deux sociétés de production du continent. 

Créée en 2008, Lagardère Entertainment réunit l’ensemble des activités de production audiovisuelle du Groupe Lagardère. © DR

Créée en 2008, Lagardère Entertainment réunit l’ensemble des activités de production audiovisuelle du Groupe Lagardère. © DR

Publié le 6 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le numéro un français de la production de fiction a décidé de cibler de nouveaux marchés. Après avoir ouvert une structure de production à Singapour pour l’Asie, Lagardère Entertainment (la branche production du groupe Lagardère) se lance désormais en Afrique. En France, où la société fait 80 % de son chiffre d’affaires (environ 160 millions d’euros en 2013), le marché devient difficile en raison, notamment, de la fusion des deux géants de la production Endemol et Shine.

« Cela devient difficile de grandir en France, le marché est mature, explique Takis Candilis, le patron de Lagardère Entertainment, interrogé par Jeune Afrique en marge du salon Discop qui réunit les professionnels de la télévision à Johannesburg du 5 au 7 novembre. Nous voulons venir dans des pays où nos concurrents ne sont pas encore présents, afin d’être les premiers. L’objectif c’est avant tout de produire du contenu africain. »

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Deux rachats en cours

D’ici décembre, la présence africaine du producteur de la série « Borgia » va singulièrement se renforcer. Lagardère Entertainment est ainsi en discussion exclusive avec Diffa, une société de distribution internationale de films et de fictions africaines, dont il prévoit de racheter 50,1% des parts. « Nous avons été les premiers à vendre une production malienne, « Les Rois de Ségou », au diffuseur sud-africain M-Net. Et aujourd’hui ils veulent nous acheter d’autres séries africaines », se réjouit Alain Modot, le patron de Diffa. 

En parallèle, Lagardère Entertainment est également en discussion exclusive pour devenir actionnaire majoritaire de la société de production sénégalaise Keewu qui produit actuellement une télénovela de 50 épisodes intitulée « C’est la vie ». « Avec Diffa et Keewu, ce sont des premiers pas : dès l’année prochaine, nous devrions nous implanter en Côte d’Ivoire et au Maghreb », ajoute Takis Candilis.

Besoin de contenu

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À moyen terme, ce dernier veut même créer la Lagardère Entertainment Academy pour « former des auteurs et des réalisateurs africains ».

Avec le lancement de chaînes de télévisions africaines comme A+ (lancée par Canal +), la demande de contenus fictionnels africains risque en tout cas d’augmenter dans les années à venir. « Il suffit de voir le bouquet Thema qui propose plusieurs chaînes africaines, en France. Il connaît un franc succès auprès de la diaspora et vient même de vendre des parts à Canal +.  Il y a un réel besoin de contenu », précise Takis Candilis.

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« Et il ne faut pas oublier les populations des départements et territoires français d’Outre-Mer qui sont également très friandes de contenus africains », ajoute Alain Modot. 

Au sein du groupe Lagardère, plusieurs entités se lancent actuellement en Afrique. Lagardere Active Radio International vient ainsi d’ouvrir une radio au Sénégal, premier pas d’un plan de développement sur le continent. Et la chaîne pour enfants Gulli vise aussi une expansion dans plusieurs pays d’Afrique francophone, en 2015.

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