Cameroun : un responsable administratif enlevé dans le Nord-Ouest anglophone

L’enlèvement de ce délégué régional des Affaires sociales camerounaises, ce samedi 24 février, a été revendiqué par l’Ambazonia Defense Forces, une des branches armées des séparatistes actifs dans le Nord-Ouest anglophone. Une région plus que jamais empêtrée dans une grave crise socio-politique.

Dans une rue de Bamenda, au Cameroun anglophone (photo d’illustration). © Rbairdpcam/CC/Flickr

Dans une rue de Bamenda, au Cameroun anglophone (photo d’illustration). © Rbairdpcam/CC/Flickr

Publié le 26 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Alors que l’armée camerounaise poursuit ses recherches pour retrouver Marcel Namata Diteng, le sous-préfet de Batibo kidnappé le 11 février dernier, un autre responsable administratif de cette même localité du Nord-Ouest anglophone du Cameroun a été enlevé ce samedi 24 février.

Selon la chaîne de télévision Cameroon Radio Television (CRTV), il s’agit du « délégué régional des Affaires sociales (plus haut responsable régional de ce ministère) pour la région du Nord-Ouest ». « Il a été enlevé à bord de son véhicule de service dans la localité de Batibo par des individus armés », précise la chaîne. Les autorités préfectorales ont confirmé ce rapt à la CRTV et indiqué que le véhicule de ce responsable administratif avait été retrouvé calciné.

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Ce nouvel enlèvement a été revendiqué sur les réseaux sociaux par l’Ambazonia Defense Forces (ADF), un des principaux groupes armés séparatistes anglophones, mené par Lucas Cho Ayaba, un ancien syndicaliste étudiant des années 1990 reconverti dans la lutte armée.

L’ADF avait déjà revendiqué l’enlèvement du sous-préfet, le 11 février dernier. « Vous tuez mon peuple, nous vous poursuivrons jusqu’aux portes de l’enfer », avait alors posté Lucas Cho Ayaba sur les réseaux sociaux.

Une cinquième « région militaire »

La situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, en proie à une grave crise socio-politique, s’est considérablement dégradée depuis que 47 séparatistes, dont leur leader Sisiku Ayuk Tabe, ont été extradés au Cameroun, après leur arrestation au Nigeria.

Outre les assassinats de militaires et de policiers, les séparatistes semblent désormais engagés dans l’enlèvement de représentants de l’État. Ils avaient déjà menacé d’attaquer les entreprises françaises situées en zone anglophone.

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Jeudi 22 février dernier, le découpage militaire du Cameroun a été modifié par décret présidentiel, avec la création d’une cinquième « région militaire » dans l’Ouest du pays, basée à Bamenda, un des fiefs de la contestation.

De source sécuritaire, cette réorganisation s’inscrit dans la même logique qu’au début de la lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram en 2014, dans le Nord du pays, quand Yaoundé avait créé une « région militaire » à Maroua.

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Vendredi 23 février, à l’issue d’un entretien avec Paul Biya, Gilles Thibault, l’ambassadeur de France, a « fortement déconseillé l’exacerbation de la violence entre les parties » prenantes du conflit de basse intensité, qui oppose depuis plusieurs mois l’armée et les séparatistes anglophones dans les deux régions anglophones du pays.

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