Lycéennes enlevées : les États-Unis déploient un contingent au Tchad
Les recherches se poursuivent pour retrouver les lycéennes enlevées au Nigeria le mois dernier. Mercredi, le président des États-Unis, Barack Obama, a annoncé que 80 militaires américains avaient été déployés au Tchad pour soutenir « les opérations de renseignement et de surveillance ».
"Quelque 80 militaires américains ont été déployés au Tchad dans le cadre des recherches de lycéennes enlevées au Nigeria" le 14 avril, a annoncé, mercredi 21 mai, le président Barack Obama dans une lettre adressée au Congrès, comme le veut la loi sur les "pouvoirs de guerre", qui dispose que le président doit informer la branche législative d’un déploiement militaire à l’étranger.
Ces soldats "soutiendront les opérations de renseignement, de surveillance et de vols de reconnaissance pour des missions au-dessus du nord du Nigeria et des régions voisines", a ajouté Barack Obama, dont l’épouse, Michelle, a grandement contribué à la mobilisation internationale contre Boko Haram.
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"L’unité restera au Tchad tant que son aide pour retrouver les captives sera nécessaire", conclut la Maison Blanche, citée par le Washington Post, qui ajoute que l’endroit où seront basés ces hommes n’a pas été précisé mais qu’ils pourraient être localisés à Ndjamena, profitant de la base française de la capitale tchadienne.
"Une opération de sauvetage difficile à imaginer"
Ce contingent de 80 soldats, issu en majorité de l’armée de l’air, est composé de deux équipes : 40 personnes chargées de faire fonctionner un nouveau drone de surveillance, et 40 autres responsables de la sécurité des hommes et des appareils. Il n’est donc pas encore question d’une quelconque opération de combat sur le terrain mais avant tout de permettre une "plus longue surveillance de la zone de recherche", a expliqué le Lieutenant-Colonel Myles Caggins III au Washington Post.
Lors d’une audition au Congrès, les élus démocrates et républicains ont ainsi préconisé un plus grand engagement dans la recherche des captives, suivant en ce sens la position des experts américains, qui n’ont qu’une confiance limitée dans les services de renseignements du Nigeria.
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Certains hauts responsables de l’administration appellent également à la prudence. "Notre sentiment aujourd’hui est qu’elles ont été dispersées en petits groupes. Elles ne sont peut-être plus toutes au Nigeria", note ainsi Amanda Dory, de la direction Afrique du ministère américain de la Défense, cité par RFI. "La complexité du terrain, la jungle pour une grande part, et les déplacements qui ont certainement eu lieu dans les semaines passées ont pour conséquence une zone de recherche plus vaste, un environnement difficile, et cela rend une opération de sauvetage difficile à imaginer", ajoute-t-elle.
Boko Haram ne faiblit pas
Même si les États-Unis ont pris le parti de venir en aide aux autorités nigérianes et que leurs drones opèrent depuis le 11 mai dernier, ils n’en ont pas moins vivement critiqué le président Goodluck Jonathan pour sa gestion de la crise et son incapacité à stopper la violence, qui a causé plus de 2 000 morts depuis le début de l’année. Néanmoins, la porte-parole du département d’État Jennifer Psaki a estimé qu’il n’était "pas trop tard" pour agir contre le groupe islamiste.
Malgré la mobilisation internationale, Boko Haram est cependant bien loin de cesser ses actions. Le groupe islamiste a revendiqué depuis un mois et demi une série d’attaques, dont deux attentats à la voiture piégée à Abuja, qui ont tué au total une centaine de personnes. Près de 150 personnes ont en outre péri en deux jours, dans des attaques de villages dans le Nord-Est et dans un attentat à Jos.
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Par Mathieu OLIVIER
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