Tensions politiques et arrestations de manifestants au Niger
Au moins dix étudiants ont été blessés et de nombreux autres arrêtés au terme de deux jours de violentes manifestations mardi et mercredi à Niamey. Le fils du président du Parlement et deux de ses proches ont par ailleurs été arrêtés, suspectés d’être liés à l’attaque de la maison d’un député proche du régime.
Niamey a été secouée, mardi 20 et mercredi 21 mai, par de violentes manifestations étudiantes. Au moins dix protestataires ont été blessés et de nombreux autres arrêtés. Des heurts, qui ont fait d’importants dégâts, ont opposé les forces de l’ordre et des centaines d’étudiants qui protestaient contre des retards dans le paiement de leurs bourses.
Alors que les forces de l’ordre usaient de grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires, ceux-ci ont riposté par des jets de pierres et de bouts de bois. Les manifestants ont paralysé la circulation en brûlant des pneus et des troncs d’arbres sur les principales artères de la capitale nigérienne. "Il y a eu au moins dix blessés et des arrestations", a indiqué Hamidou Garba, le gouverneur de Niamey à la télévision publique.
De nombreux véhicules endommagés
Selon Younous Abdouramane, secrétaire général de l’Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey, le bilan est bien plus lourd : une trentaine de blessés et 62 interpellations.
Vingt-six voitures, dont sept appartenant à la société française Areva, et celles de deux ministres nigériens ont été endommagées, ainsi qu’une demi-douzaine de motos, a souligné le gouverneur. Les manifestants ont également mis à sac les locaux de l’Agence d’allocation des bourses (ANAB). "Tous les auteurs de ces actes vont répondre devant les juridictions", a prévenu Hamidou Garba.
Arrestation d’Ismaël Hama Amadou
À ces mouvements de protestation s’ajoute de perceptibles tensions politiques à Niamey. Le fils du président du Parlement – Hama Amadou, passé dans l’opposition – et deux de ses proches ont été arrêtés mercredi et sont depuis gardés dans des locaux de la police. Ces interpellations seraient liées à l’attaque de la maison d’un député proche du régime.
D’après un communiqué de la police lu à la télévision publique, trois hommes circulant à moto ont mitraillé dans la nuit de lundi à mardi la façade du domicile de Mohamed Ben Omar, quatrième vice-président du Parlement et membre de la coalition au pouvoir. Ces tirs n’ont fait aucune victime.
Selon Bakary Saïdou, un député du Mouvement démocratique nigérien (Moden), Soumana Sanda, ministre de la Santé de 2011 à 2013 avant de suivre Hama Amadou dans l’oppostion, a d’abord été arrêté mercredi matin pour "de soi-disant coups de feu chez le député Ben Omar". C’est ensuite Ismaël Hama Amadou, le fils aîné du président du Parlement, qui a été arrêté vers 11h00 locales (10h00 GMT). D’après la télévision privée Labari, il a été interpellé alors qu’il tentait de rendre visite à Soumana Sanda, en compagnie d’autres militants du parti.
(Avec AFP)
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