France – RDC : ce qu’est venu chercher Joseph Kabila à Paris

Arrivé la veille à Paris, le président congolais, Joseph Kabila, a rencontré mercredi à l’Élysée son homologue français, François Hollande. Au menu des discussions : la crise centrafricaine et la coopération bilatérale. Mais pas seulement…

Joseph Kabila et François Hollande. © Sipa

Joseph Kabila et François Hollande. © Sipa

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Publié le 21 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 22/05 à 08h30.

Rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, le 20 mai. La présence policière en dit long sur l’hôte qui vient de débarquer au Bristol. Impossible de passer devant l’hôtel sans être interpellé par les agents congolais de la "GR" (Garde républicaine), la sécurité de Joseph Kabila. Visiblement, des dispositions ont été prises pour que le séjour du président congolais se passe sans incidents majeurs, malgré les menaces des mouvements dits "combattants", ces opposants radicaux de la diaspora, très hostiles au régime de Kinshasa.

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Une fois arrivé à l’hôtel, Joseph Kabila est monté à l’étage. Ministres, conseillers, personnel de l’ambassade de la RDC en France traînent encore dans le hall. Dans l’entourage du chef, l’ambiance est bon enfant. Tous insistent sur le fait qu’il s’agit d’une "invitation de François Hollande". Celui-là même qui avait tenu des propos virulents contre le pouvoir de Kabila à la veille du Sommet de la Francophonie en octobre 2012 à Kinshasa. "Les choses ont changé : le président français a fini par comprendre que Kabila était différent de celui qu’on lui avait décrit à l’époque", commente Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, qui fait partie de la délégation.

"Reconnaissance"

"Désormais, c’est en partenaires que les deux hommes discutent des enjeux politiques, économiques et sécuritaires de la RDC et de la sous-région", ajoute un conseiller de Joseph Kabila. Kinshasa a envoyé un bataillon de 850 soldats et 50 policiers en Centrafrique dans le cadre de la Misca. Une présence militaire que Paris souhaiterait voir "renforcée" après le retrait des troupes tchadiennes. "C’est une reconnaissance du véritable poids géostratégique de la RDC et de son rôle en Afrique centrale", soutient un  diplomate congolais, "satisfait de voir enfin le pays être considéré à sa juste valeur".

Sur le plan politique, Joseph Kabila compte davantage mettre en avant les derniers résultats des "concertations nationales" tenues à Kinshasa.

Mais sur le plan politique, Joseph Kabila comptait davantage mettre en avant les derniers résultats des "concertations nationales" tenues à Kinshasa, lesquelles ont réuni les représentants de la majorité, ceux de la société civile et une frange de l’opposition. Un forum présenté comme un "geste d’ouverture" censé faire oublier un régime qu’on qualifiait hier encore d’"autoritaire" à Paris.

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Priorité aux investissements

Quid de la candidature de Kabila en 2016 ? "Ce n’est pas à l’ordre du jour", dit-on dans l’entourage du président congolais. Le sujet dérange. En visite à Kinshasa début mai, John Kerry avait indiqué la position des États-Unis : élections crédibles en 2016, sans Kabila. Une démarche qui n’a pas été appréciée par les proches du président congolais. Ces derniers ne voudraient pas voir la France emprunter la même voie.

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"La priorité est ailleurs", disent-ils en coeur, soulignant le "recul" des investissements français en RDC. "Paris doit se bouger pour rattrapper les Chinois", lâche un membre de la délégation congolaise. Joseph Kabila a d’ailleurs pris les devants, en recevant tour à tour des représentants du monde des affaires de l’Hexagone (GDF Suez, Société générale, groupe Bolloré…). Avant de se rendre à l’Élysée pour en parler à son homologue français, au cours d’un entretien qui a duré 50 minutes.

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Par Trésor Kibangula

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