Maroc : Taoufik Bouachrine accusé de « viol » et « tentative de viol »
Taoufik Bouachrine, arrêté vendredi 23 février, directeur de publication du quotidien d’Akhbar al-Youm comparaîtra le 8 mars devant la Cour criminelle de Casablanca. Il est notamment accusé de viol et tentative de viol, abus de pouvoir, traite d’êtres humains.
Le communiqué est tombé lundi 26 février dans la soirée. Le procureur général du roi auprès de la Cour d’appel de Casablanca annonce que Taoufik Bouachrine, directeur de publication du quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum Al Maghribia, après interrogatoire, comparaîtra ce 8 mars devant la cour criminelle.
Il a été placé en détention dans l’attente de son passage devant les juges. Les accusations retenues sont graves : viol et tentative de viol, abus de pouvoir, traite d’êtres humains… Le communiqué fait état de l’existence d’une cinquantaine de vidéos sur lesquelles on apercevrait pas moins de huit victimes présumées.
Taoufik Bouachrine, 49 ans, a été interpellé dans la soirée du 23 février, dans les locaux de son journal à Casablanca pour répondre à « des plaintes pour agression sexuelles ». Une vingtaine de policiers ont fouillé les locaux, selon des journalistes salariés de la rédaction.
Le journal arabophone le plus lu au Maroc
Le quotidien dirigé par Bouachrine assure dans son édition du lundi 26 février que des micros ont été retrouvés dans la rédaction. Le même journal est paru avec un éditorial « blanc », un espace vide simplement surmonté de la signature et du portrait de son directeur.
Avec un tirage de 28 345 et une diffusion de 15 661 selon les chiffres 2016 de l’OJD Maroc, le journal Akhbar Al Yaoum fait partie des publications arabophones les plus lues dans le pays, en raison notamment de son ton critique à l’égard du pouvoir.
En 2009, une affaire avait opposé devant des tribunaux Taoufik Bouachrine au cousin du roi Moulay Ismaïl d’une part, et au ministère de l’Intérieur de l’autre. En cause : une caricature jugée offensante envers le prince et envers le drapeau national. Le patron de presse avait perdu et écopé de quatre ans de prison avec sursis contre l’Intérieur.
Moulay Ismaïl avait de son côté décidé de renoncer à l’exécution du jugement rendu en sa faveur et qui attendait de Bouachrine le versement de dommages et intérêts. À la mi-février, il a encore été condamné à verser l’équivalent de 40 000 euros à deux ministres pour « diffamation ».
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