Répression en RDC : un nourrisson entre la vie et la mort après avoir inhalé du gaz lacrymogène
Un nourrisson âgé de trois jours est actuellement dans un état grave, après avoir été exposé dimanche à du gaz lacrymogène tiré par les forces de l’ordre dans la paroisse Saint-Benoît, à Kinshasa.
« Son état de santé se dégrade, s’alarme le docteur-directeur François Kajingulu de l’hôpital Saint-Joseph, dans la commune de Limete. Il est actuellement en réanimation et respire de manière artificielle. » Dimanche dernier, le nourrisson a inhalé du gaz lacrymogène tiré par les forces de sécurité, alors qu’il se trouvait dans la maternité de la paroisse Saint-Benoît. Gravement intoxiqué, l’enfant âgé d’à peine trois jours, a été conduit en urgence par ses parents à l’hôpital Saint-Joseph.
Il y a un risque de décès
« Il présentait des signes de détresse respiratoire, confirme le docteur François Kajingulu. Nous l’avons placé sous respirateur artificiel avant de pratiquer de la photothérapie [une technique qui vise à inonder le corps d’une lumière spécifique destinée à éliminer les toxines dans le sang du malade, NDLR]. Mais il y a un risque de décès. »
Les bébés ont « changé de couleur »
D’autres nourrissons auraient été intoxiqués par les gaz lacrymogène. Jean-Claude Tabu, le prêtre de la paroisse de Saint-Benoît, assure qu’« un deuxième nourrisson est dans un état critique, mais [que] sa famille a eu peur de l’envoyer à l’hôpital et l’a gardé à la maison ». Il est encore difficile d’évaluer le nombre d’enfants touchés, et leur état de santé. Interrogé par Jeune Afrique, un témoin de la scène précise que « les bébés touchés par le gaz avaient changé de couleur et avaient les yeux fermés ».
Dimanche, à la paroisse Saint-Benoît, policiers et militaires ont fait usage de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles réelles, rapporte Jean-Claude Tabu. C’est dans cette paroisse également que Rossy Mukendi, jeune activiste du mouvement citoyen « Collectif 2016 », a succombé à ses blessures, après avoir reçu une balle dans la poitrine.
Lors de la marche du 21 janvier, des nourrissons avaient déjà été exposés à du gaz lacrymogène tiré par les forces de l’ordre dans la maternité du Saint-Sacrement, dans le quartier Delvaux.
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