Maroc : grève de la faim de détenus français réclamant la reprise de la coopération judiciaire entre Paris et Rabat
Plusieurs détenus français ont entamé une grève de la faim pour réclamer la reprise de la coopération judiciaire entre Paris et Rabat, suspendue suite aux poursuites exercées en France contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdelattif Hammouchi.
Conséquence inattendue des récentes tensions diplomatiques entre Paris et Rabat : des détenus français au Maroc ont récemment entamé une grève de la faim. Dans un communiqué transmis mardi à l’AFP, ils réclament "que les accords de coopération judiciaire soient rétablis (pour permettre) l’accélération des transfèrements en France".
"On est 22 détenus français à avoir entamé cette grève pour demander le rétablissement des accords judiciaires", a expliqué un des détenus par téléphone à l’AFP. "Mon dossier était sur le point d’aboutir avant que cet incident diplomatique vienne tout remettre en cause", a-t-il ajouté.
"Il est normal que si la coopération judiciaire est suspendue, aucun processus d’exécution ne peut être enclenché", a confirmé un haut responsable du ministère marocain de la Justice. Le 15 avril Les services pénitentiaires français avaient déjà expliqué par mail la même situation à une mère qui s’inquiétait du sort de son fils, incarcéré à la prison de Salé à Rabat après une condamnation à huit ans de prison dans une affaire de stupéfiants.
Brusque détérioration
"Nous sommes en attente d’informations sur la position du Maroc pour reprendre, le cas échéant, la transmission des documents entre la France et le Maroc dans le cadre de la préparation des dossiers de transfèrement, répondait encore l’administration. Pourtant, le dossier de ce détenu est complet", relevaient les services pénitentiaires français.
>> Lire aussi Maroc – France : la gifle de Neuilly, suite mais pas fin
D’ordinaire bien huilée, les relations entre la France et le Maroc ont connu une brusque détérioration en février à la suite du dépôt de plaintes à Paris visant le patron du contre-espionnage marocain, Abdelattif Hammouchi, pour torture et complicité de torture. Rabat s’est notamment montré furieux de la venue, le 20 février, de policiers à la résidence de l’ambassadeur du Maroc pour notifier à M. Hammouchi une convocation d’un juge d’instruction.
Malgré un échange téléphonique entre le président français François Hollande et le roi Mohammed VI, le Maroc a dans la foulée suspendu tous ses accords de coopération judiciaire avec la France.
(Avec AFP)
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