Guinée – Football : le Syli national à la recherche d’un sélectionneur étranger

La Guinée aura bientôt un nouveau sélectionneur, après le renvoi de Lappé Bangoura en plein Championnat d’Afrique des nations. Mamadou Antonio Souaré, le président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) épluche les candidatures qu’il a reçues. Avec une priorité : nommer un coach étranger.

Antonio Souaré, le président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) © Vincent Fournier/JA

Antonio Souaré, le président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) © Vincent Fournier/JA

Alexis Billebault

Publié le 28 février 2018 Lecture : 3 minutes.

Mamadou Antonio Souaré (65 ans) avait pris une décision aussi radicale que rare en licenciant Lappé Bangoura, le 17 janvier dernier, après une défaite du Syli national face au Maroc (1-3), lors de la deuxième journée du CHAN, précipitant ainsi l’élimination de la Guinée. Si les joueurs avaient menacé de se mettre en grève avant le troisième match contre la Mauritanie (0-0), pour protester contre la décision présidentielle, Souaré, lui, soutenu par la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) et le ministère des Sports, avait tenu bon.

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Celui qui est également président du Horoya AC, le puissant club de Conakry, qu’il a doté de structures sans équivalent en Guinée, est aussi un homme d’affaires actif, puisqu’il préside le Groupe Business Marketing (GMB). Depuis qu’il a été élu à la tête de la Feguifoot, Mamadou Antonio Souaré s’est mis en tête de faire de la Guinée une des places fortes du football africain. Et il est prêt à y mettre les moyens nécessaires.

Environ 80 candidats

Depuis qu’il a lancé un appel à candidatures, Souaré a reçu officiellement près de 80 profils. « Parmi ces candidatures, certaines ne sont pas sérieuses. Souaré avait énoncé un certain nombre de critères pour pouvoir postuler : avoir de l’expérience, parler français et accepter de vivre à Conakry, notamment. Dans plusieurs cas, ces conditions n’étaient pas respectées », souffle un proche du dossier. Mais parmi la pile de CV, des noms bien connus y figurent néanmoins.

On y retrouve ceux des Français Patrice Neveu (ex-sélectionneur du Niger, de la RD Congo, la Mauritanie et la Guinée de 2004 à 2006), Michel Dussuyer (ex Bénin, Côte d’Ivoire et Guinée de 2002 à 2004 et de 2010 à 2015), Alain Giresse (ex Gabon, Mali, Sénégal), Hubert Velud (ex MC Alger, Stade Tunisien, TP Mazembe, ES Sahel…), Didier Six (ex Togo, Île Maurice), de l’Italien Marco Simone (ex Club Africain) et des Belges Hugo Broos, champion d’Afrique avec le Cameroun en 2017 et Paul Put (ex Gambie, Burkina Faso) et qui vient de démissionner de son poste de sélectionneur du Kenya.

Souaré estime qu’un étranger sera moins sensible à la pression locale qu’un Guinéen

La Feguifoot a également reçu des candidatures expédiées par des techniciens africains, tels que l’Ivoirien François Zahoui, actuellement en poste au Niger, le Sénégalais Amara Traoré, ancien sélectionneur des Lions de la Teranga et qui a entraîné le Horoya AC, le club dont Souaré est le président, ou l’ancien international tunisien Adel Chedli, à la recherche d’un premier poste.

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Plusieurs Guinéens ont évidemment postulé : les ex-internationaux Pablo Thiam, Morlaye Soumah et Dianbobo Baldé, notamment. Mais Antonio Souaré souhaite engager un étranger plutôt qu’un Africain. « Il veut un nom, un coach qui a de l’expérience. Et il estime aussi qu’un étranger sera moins sensible à la pression locale qu’un Guinéen, par exemple », poursuit la même source.

Un salaire pouvant grimper jusqu’à 50 000 € par mois

L’échec de Luis Fernandez, l’ancien sélectionneur du Syli, lors de son passage en Guinée (2015-2016) n’a pas refroidi les décideurs guinéens, bien résolus à mettre les moyens nécessaires pour s’offrir un technicien affichant une vraie expérience sur la scène continentale.

Si Souaré décide de prendre une pointure et de le payer plus cher, il paiera la différence de sa poche

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Selon nos informations, l’heureux élu pourrait se voir offrir un salaire mensuel allant de 30 000 à 50 000 € (hors primes et avantages en nature), selon son profil. « Le ministère des Sports est d’accord pour mettre 30 000 €. Cela signifie donc que si Souaré décide de prendre une pointure et de le payer plus cher, il paiera la différence de sa poche », ajoute notre contact.

Depuis le 15 février dernier, la Feguifoot étudie les candidatures. Une short list de dix noms sera établie, et les techniciens retenus seront auditionnés à Conakry, à des dates qui restent à déterminer.

Selon certaines rumeurs, à prendre avec précaution, Paul Put serait le favori. En théorie, le nom du futur sélectionneur devrait être connu au début du mois de mars, avant les dates des matchs de la FIFA (19-27 mars). La Guinée doit en effet rencontrer la Mauritanie en match amical à Nouakchott le 24 mars.

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