Le chef de l’armée ougandaise plaide pour une force régionale d’interposition au Soudan du Sud

Le chef d’état-major de l’armée ougandaise a affirmé mardi à Kampala que les combats ne cesseraient pas au Soudan du Sud tant qu’une force régionale est-africaine n’y serait pas déployée.

Des membres de l’armée démocratique du Soudan du Sud à Gumuruk le 13 mai 2014. © AFP

Des membres de l’armée démocratique du Soudan du Sud à Gumuruk le 13 mai 2014. © AFP

Publié le 20 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

Pour le général Katumba Wamala, chef d’état-major de l’armée ougandaise, pas de doutes : le cessez-le-feu ne sera jamais respecté au Soudan du Sud tant qu’une force d’interposition régionale n’y contraindra pas les belligérants.

Les forces ougandaises interviennent officiellement au Soudan du Sud au côté de l’armée sud-soudanaise, fidèle au président Salva Kiir, qui affronte depuis mi-décembre des troupes loyales à l’ancien vice-président, Riek Machar. Deux cessez-le-feu, signés en janvier et en mai, n’ont jamais été respectés.

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Pour que "le cessez-le-feu tienne, il faudrait que la force d’intervention de l’Igad soit en place" au Soudan du Sud, a déclaré à la presse le général Katumba Wamala. "Si les troupes de l’Igad ne sont pas déployées pour contraindre les belligérants à respecter le cessez-le-feu, il y a de fortes chances que les combats se poursuivent", a-t-il ajouté.

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Soutien de Washington

Les chefs d’État de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine qui assure la médiation dans ce conflit, ont demandé à la mi-mars le déploiement d’une "Force de protection et de dissuasion" (PDF) chargée de protéger la mission d’observation et de surveillance du cessez-le-feu.

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Washington, parrain de l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, a estimé mi-mai que le déploiement rapide d’une telle force était "l’une de (ses) priorités". "Nous devons travailler avec les dirigeants de la région pour faire en sorte d’avoir des troupes de l’Igad en mesure de surveiller (la mise en oeuvre de) l’accord", a expliqué mi-mai la secrétaire d’État adjointe pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield. "Obtenir une résolution de l’ONU grâce à laquelle ces troupes pourraient être déployées aussi vite que possible (…) est l’une de nos plus urgentes priorités actuellement en ce qui concerne le Soudan du Sud", a-t-elle ajouté.

La rivalité à la tête du régime sud-soudanais entre Salva Kiir et Riek Machar a divisé l’armée et déclenché un conflit, accompagné de massacres et exactions à caractère ethnique, qui a déjà fait des milliers de morts. Plus de 1,3 millions de Sud-Soudanais ont par ailleurs été chassé de chez eux.

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Sur les traces de Joseph Kony

Le chef d’état-major de l’armée ougandaise a aussi évoqué un possible retrait de l’armée ougandaise une fois cette force régionale sur le terrain. "Si la force d’intervention de l’Igad se déploie et que cela ne créé pas de vide, nous pourrons nous retirer à notre frontière dès le déploiement effectif", a assuré le général Wamala.

Il a toutefois exclu un retrait de République centrafricaine du contingent ougandais qui, appuyée par des forces spéciales américaines, mène la traque régionale de Joseph Kony, chef de la sinistre Armée de résistance du Seigneur (LRA) et recherché par la Cour pénale internationale. Cette rébellion, créée en Ouganda en 1986 et redoutée pour ses campagnes brutales contre les civils, s’est depuis dispersée en petits groupes dans les forêts des confins de la Centrafrique, de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud, où elle poursuit ses atrocités. "Kony et la LRA ont été considérablement affaiblis mais il est possibile qu’il (Kony) reprenne des forces si nous nous retirons de Centrafrique, a expliqué le général Wamala. Nous aurons fait du bien à l’Ouganda, à la région et au monde quand Kony sera capturé ou tué, vu les atrocités qu’il a commises".

(Avec AFP)

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