Soudan du Sud : entre Kiir et Machar, l’entente est précaire
Sous la pression internationale, le président et son ancien bras droit ont mis fin à cinq mois d’hostilités. Officiellement du moins…
L’accord conclu le 9 mai à Addis-Abeba entre le président sud-soudanais Salva Kiir et son ex-bras droit Riek Machar laisse enfin espérer une sortie de crise pour le plus jeune état africain. Après cinq mois de violences, il prévoit notamment un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture de couloirs humanitaires pour venir en aide aux centaines de milliers de déplacés. Il comprend en outre un volet politique inédit, consacrant la mise en place d’un gouvernement de transition et la tenue d’élections générales transparentes.
Ces avancées significatives ont été arrachées de haute lutte. Les États-Unis ont exercé de fortes pressions diplomatiques et brandi des menaces de sanction contre "ceux qui entravent" la paix. "L’enjeu était très important pour les Américains. Le Soudan du Sud est le fruit de leur travail. Ils ont imposé sa création. Son échec, c’est donc aussi le leur", analyse le chercheur Michel Galy, de l’Institut des relations internationales, à Paris.
>> Lire aussi : le chef de l’armée ougandaise plaide pour une force régionale d’interposition au Soudan du Sud
Partage du pouvoir entre Kiir et Machar
De son côté, l’Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est a également pesé de tout son poids pour obtenir des deux parties un engagement en faveur d’une solution négociée. Pour le chercheur français en sciences politiques Éric Nguyen, l’entente obtenue reste très fragile. "Je continue de penser que le problème de fond dans cette crise, c’est le partage du pouvoir entre M. Kiir et M. Machar, auquel se superposent des rivalités ethniques. Or mon sentiment, c’est que cet aspect de la question n’a pas du tout été réglé par l’accord", met-il en garde.
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