Grand invité de l’Économie RFI/Jeune Afrique – Charlotte Aubin-Kalaidjian : « Les énergies renouvelables doivent être portées par le privé »

La Française Charlotte Aubin-Kalaidjian, est la fondatrice et directrice de  Greenwish Partners, une société spécialisée dans le financement de solutions de production d’énergie solaire sur le continent. Elle est la Grande Invitée de l’économie RFI-Jeune Afrique samedi 3 mars sur RFI, à 12 h 10 heure de Paris, 11 h 10 TU.

Charlotte Aubin Kalaidjian 5france), fondatrice et directrice de Greenwish Partners. © Photo Vincent Fournier/JA

Charlotte Aubin Kalaidjian 5france), fondatrice et directrice de Greenwish Partners. © Photo Vincent Fournier/JA

Julien_Clemencot

Publié le 2 mars 2018 Lecture : 3 minutes.

Après un parcours réussi dans la banque d’affaires, où Charlotte Aubin-Kalaidjian a dirigé le département gestion d’actifs de la banque américaine Morgan Stanley pour la France et la Suisse, la diplômée de l’Essec a troqué ses habits de financière pour ceux d’entrepreneuse. En 2010, elle a créé la société Greenwish Partners, spécialisée dans le financement de solutions de production d’énergie solaire.

Fin 2016, elle a inauguré sa première centrale, d’une capacité de 20 MW, au Sénégal. Depuis, Greenwish travaille au Nigeria sur une unité de 50 MW et a signé un contrat avec l’opérateur Orange réduire la consommation de ses tours télécoms sur le continent. Elle est l’invitée de l’émission Eco d’ici, Eco d’ailleurs, diffusée sur RFI samedi 3  mars à 11 h 10 TU. Extraits.

  • Crise
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« En 2008, la crise a été bien plus que financière. En regardant ses conséquences, J’ai pris la décision de lancer mon entreprise avec pour fondement le financement de l’économie réelle avec un impact positif environnemental et social. La banque d’affaires avait selon moi un modèle trop individualiste, matérialiste et court-termiste. L’économiste Lord Nicolas Stern a été une source d’inspiration lorsqu’il disait qu’au XXIe siècle il y aurait deux challenges : lutter contre la pauvreté et le changement climatique. Les deux devaient être adressés ensemble et créeraient une opportunité globale pour redresser l’économie. »

  • Afrique

« Le premier projet sur lequel j’ai travaillé après Morgan Stanley était en Afrique, à Madagascar, et concernait la reforestation et des plantation agricoles. De 2010 à 2013, j’ai travaillé en Europe et en Amérique du Nord. Mais en 2013, la saturation du marché des énergies renouvelables a commencé à s’annoncer en Europe avec des rentabilités plus faibles. À cette époque, j’ai été sollicitée par des développeurs en Afrique de l’Ouest. J’ai mis du temps à accepter de travailler avec eux, parce que, sur le continent, les projets sont longs à développer. »  

  • Paradoxe
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« L’Afrique fait l’objet d’un paradoxe. Il y a pléthore de capitaux disponibles. Nous sommes régulièrement sollicités et il n’est pas très difficile de convaincre des investisseurs, pour autant peu de projets sont finalisés. La grande complexité du continent est qu’il faut réunir trois types de participants : les privés, qui initient les projets, les États, qui ont tous la volonté de voir leur mix énergétique évoluer, même si on fait face à des lobbys pétroliers, mais manquent de compétences. Et les banques de développement qui sont incontournables, car elles sont les seules à avoir la capacité à apporter des financements sur des temps longs. »

  • Financement concessionnel
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« Le financement subventionné des États amène un biais. Certes, cela permet de créer des capacités de génération électrique à des coûts moindres, mais elles restent petites au regard des besoins. Et dans le même temps en créant une distorsion (dans l’accès à des financements à des taux compétitifs vis-à-vis des acteurs privés), cela freine le développement du secteur des énergies renouvelables qui doit selon moi être porté par le privé. »

  • Prix

« La baisse du prix de l’électricité payée par les consommateurs dépend de la situation de la société de distribution du pays. Il y a très clairement des ambitions de baisser le coût, mais la réalité va plutôt dans le sens d’une augmentation car ces dernières sont structurellement déficitaires. Cela tient notamment au mix énergétique. Dans beaucoup de pays, la production d’électricité dépend d’importations d’énergies fossiles. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont fait beaucoup de progrès dans ce domaine. »

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