Mali : « l’insécurité se développe et gagne le centre », selon l’ONU

L’insécurité au Mali « continue à se développer et gagne de façon progressive le centre du pays », affirme un rapport intermédiaire de l’ONU, en précisant que plusieurs signataires de l’accord politique de 2015 reconnaissent perdre de leurs pouvoirs.

Des soldats maliens après un attentat-suicide à Gao en janvier 2017. © Yacouba Cisse/AP/SIPA

Des soldats maliens après un attentat-suicide à Gao en janvier 2017. © Yacouba Cisse/AP/SIPA

Publié le 3 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Des représentants des groupes armés Plateforme et CMA (Coordination du mouvement de l’Azawad) ont constaté un « déclin progressif de leur influence dans des zones qui étaient traditionnellement sous leur contrôle direct ou indirect », précise ce rapport d’experts onusiens, remis aux 15 membres du Conseil de sécurité et auquel l’AFP a eu accès vendredi.

« De telles pertes de contrôle territorial, ajoutées à une fragmentation croissante des groupes armés en fonction de leurs ethnies, et en conséquence le développement de groupes armés non-signataires, représentent aujourd’hui la plus grande menace à l’application de l’accord » d’Alger de 2015, jugent ces experts.

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Ces spécialistes sont chargés du régime de sanctions relatif au Mali institué l’été dernier par l’ONU afin de faire pression sur les signataires de l’accord de 2015, dont l’exécutif malien, pour qu’ils appliquent leurs engagements. A ce jour, aucune sanction contre un individu ou une entité n’a été prise et les experts n’en recommandent pas dans leur document intermédiaire.

Toutes les parties sont responsables des retards actuels

Selon un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat, le groupe d’experts « juge que toutes les parties sont responsables des retards actuels » à l’application de l’accord. Mais qu’à ce stade, « le processus n’est pas bloqué à un point où aucune avancée ne pourrait plus être réalisée », estime la même source.

Le rapport final de ces experts est attendu d’ici au 1er septembre.

Leur document intermédiaire souligne aussi que la montée en puissance de la force multinationale antijihadiste G5-Sahel (Mali, Burkina, Niger, Tchad et Mauritanie) va de pair avec des « menaces terroristes croissantes de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (ISGS) et de Ansar al-Islam », notamment dans la région frontalière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

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Cette région est le cœur d’action de la force G5-Sahel en cours de création. Vendredi, un attentat à Ouagadougou à la voiture piégée visait « peut-être » une réunion militaire du G5-Sahel, selon le ministre burkinabé de la Sécurité, Clément Sawadogo.

En dépit de l’accord de 2015, « la situation humanitaire dans le nord et le centre du pays reste volatile, instable et une détérioration continue persiste », ajoute le texte.

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« A travers le pays, environ 4,1 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire », indiquent enfin les experts, qui prévoient dans les prochaines semaines de se rendre en Europe (Paris, Bruxelles, La Haye), avant un nouveau voyage au Mali et ultérieurement à Alger, Dakar, Niamey et Nouakchott.

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