Filière bois : Rougier dépose le bilan et accuse « l’engorgement du port de Douala » d’avoir causé sa chute

Le négociant français Rougier, qui emploie 3 000 personnes dont 97 % en Afrique, où le groupe contrôle sept usines, a déposé le bilan. Le chiffre d’affaires du groupe avait très fortement baissé, notamment en raison de « l’engorgement chronique du port de Douala ».

Stockage de bois sur le port de Douala, en 2011 (image d’illustration). © Jean-François Rollinger pour JA

Stockage de bois sur le port de Douala, en 2011 (image d’illustration). © Jean-François Rollinger pour JA

Publié le 6 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

L’entreprise française, basée à Niort, dans le sud-ouest de la France, a déposé le bilan devant le tribunal administratif de Poitiers. « Confronté à une situation difficile persistante au Cameroun, le groupe Rougier voit son chiffre d’affaires 2017 se replier de 7,5% par rapport à l’exercice précédent », expliquait l’entreprise dans un communiqué publié le 14 février.

Les raisons de la chute

En cause, selon le négociant français, « l’engorgement chronique du port conventionnel de Douala [qui] perturbe profondément le fonctionnement des filiales camerounaise, congolaise et centrafricaine » du groupe installé depuis 1969 au Cameroun, qui a démarré ses activités sur le continent en 1952, en décrochant son premier permis d’exploitation forestière au Gabon.

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Autre facteur qui a pu accélérer les pertes :  le retard des remboursements des crédits de TVA des filiales opérationnelles dans les pays dans lesquels le groupe a ses activités.

Enfin, Rougier a fortement été touché par la législation camerounaise sur le tonnage maximal des camions grumiers. La loi portant protection du patrimoine routier national a en effet ramené le poids maximal des transports de 45 à 27 tonnes, ce qui a eu un effet immédiat sur le coût du transport des grumes.

La direction de Rougier, qui explique que ces difficultés ont pesé sur l’activité du groupe pendant plusieurs mois, souligne également une accélération des pertes suite à « la récente congestion du terminal à containers [qui] a conduit son opérateur à en limiter l’accès, puis temporairement le fermer. »

Dès la mi-février, le groupe avait annoncé que la filiale camerounaise était en état de chômage technique et que « des cessions d’actifs sont en cours de négociation ».

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Près de 3 000 emplois en jeu

Le 27 février, Euronext annonçait la suspension de la cotation du groupe français. Une suspension décidée « à la demande de la société dans l’attente d’un communiqué et jusqu’à nouvel avis », précisait la principale bourse de la Zone euro.

Le groupe Rougier, présent dans quatre pays en Afrique (Cameroun, Congo, Gabon et Centrafrique), affiche « plus de 2 millions d’hectares de concessions forestières certifiées ». Le groupe, via Rougier Afrique International et ses filiales Rougier Gabon, SFID et Mokabi est présent sur l’ensemble de la chaîne de production, des concessions forestières aux importateurs et industriels.

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>>> A LIRE – Gabon : la filière bois a encore du pain sur la planche

Le groupe compte sept sites de production sur le continent : quatre au Gabon – une usine de placage à Owendo, et des scieries à Mevang, Ivindo et Mbouma ; deux au Cameroun – les scieries de Mbang et Djoum ; et un au Congo-Brazzaville – la scierie de Moualé. Il est également actif sur les ports camerounais de Douala et Kribi et sur le port gabonais de Libreville.

Selon le rapport d’activité 2016, « le groupe comptait 2 989 salariés, dont 97% en Afrique centrale ».

Sites du groupe Rougier en Afrique. © DR / Source Groupe Rougier (rapport d’activité 2016)

Sites du groupe Rougier en Afrique. © DR / Source Groupe Rougier (rapport d’activité 2016)

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