Le Sénégal lève 2,2 milliards de dollars sur les marchés internationaux
Le Sénégal a émis ce mardi des obligations souveraines (eurobonds) pour un montant de 2,2 milliards de dollars sur les marchés financiers internationaux à des taux « très favorables », a annoncé le gouvernement. C’est le cinquième emprunt international du pays après 2009, 2011, 2014 et 2017.
En un peu moins d’un an – le dernier eurobond du pays remonte à mai 2017 avec 1,1 milliard de dollars levés -, le Sénégal s’est de nouveau tourné vers les investisseurs internationaux et a réussi à lever 2,2 milliards de dollars (1,84 milliards d’euros). L’opération, qui s’est conclue mardi 6 mars, s’est déroulée en deux tranches.
Dans un premier temps, un milliard d’euros a été levé sur le marché de l’euro, où la dette sénégalaise a été achetée par les investisseurs à un taux de 4,75 %, pour une maturité de dix ans. Ensuite, sur le marché du dollar, des obligations souveraines avec une maturé de 30 ans ont également été émises, à un taux de 6,75 % et pour un montant d’un milliard de dollars.
Les souscriptions ont atteint 10,312 milliards de dollars, avec près de 300 offres pour chaque tranche
« L’émission a été très largement souscrite grâce aux bonnes appréciations de la situation et des perspectives macroéconomiques du Sénégal. Les souscriptions ont atteint 10,312 milliards de dollars, avec près de 300 offres pour chaque tranche », a commenté le ministère sénégalais de l’Économie, des Finances et du Plan, dans un communiqué publié le mercredi 7 mars.
« Année sociale »
D’après les dernières données du Fonds monétaire international (FMI), le taux de croissance, passé de 6,5 % en 2015 à 6,7 % en 2016, est monté à 6,8 % en 2017 et devrait maintenir sa progression en atteignant les 7 % à partir de 2018. D’ailleurs, l’agence de notation américaine Standard & Poor’s a, le 15 décembre 2017, confirmé la note souveraine B+/B du Sénégal.
Selon le gouvernement, les montants levés serviront en partie à financer les projets et programmes du Plan Sénégal émergent (PSE), contenus dans le budget 2018. Pour rappel, cette année a été décrétée « année sociale» par le gouvernement, alors que le président, Macky Sall, remettra son mandat en jeu en février 2019. Une autre partie de ces ressources seront allouées au « rachat de certains crédits, notamment l’eurobond de 2011 dans le cadre de la stratégie de gestion de la dette ».
La représentante résidente du FMI à Dakar a jugé « faible » le risque d’endettement du pays
Ce nouvel emprunt international ne manquera sans doute pas de relancer le débat sur le rythme d’endettement extérieur du pays, régulièrement indexé par l’opposition politique. La représentante résidente du FMI à Dakar, Cemile Sancak, a toutefois jugé « faible » le risque d’endettement du pays , dans un récent entretien au journal sénégalais Sud quotidien.
Avant d’ajouter que « pour que le Sénégal conserve son faible risque de surendettement, il faudra traiter les problèmes structurels liés au besoin de financement global du secteur public, lequel n’est pas entièrement reflété par le déficit budgétaire global ».
D’après les chiffres publiés par le FMI en octobre 2017, la dette publique extérieure du pays est estimée à 61 % du PIB pour 2017 et 59,9 % en 2018.
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