Maroc : arrestation de deux jeunes leaders de la protestation à Jerada

Deux jeunes leaders de la contestation sociale qui agite depuis fin décembre l’ancienne ville minière de Jerada (nord-est), ont été arrêtés samedi et se trouvaient toujours en détention dimanche, a-t-on appris auprès de leurs proches.

Manifestation à Jérada le 26 décembre 2017.  La population demande une « alternative économique », de l’emploi et la fin de la marginalisation. © YouTube/Hespress

Manifestation à Jérada le 26 décembre 2017. La population demande une « alternative économique », de l’emploi et la fin de la marginalisation. © YouTube/Hespress

Publié le 11 mars 2018 Lecture : 1 minute.

Les deux hommes sont Amine Mkallech et Mustapha Dainane, selon la même source.

L’arrestation de Mustapha Dainane est liée « à un accident de circulation (…) causé le 8 mars à 01h00 du matin » et « n’a aucun rapport avec les événements que connaît la ville de Jerada », a indiqué un communiqué du procureur général d’Oujda (nord est) sans mentionner le cas de son camarade.

la suite après cette publicité

Celle d’Amine Mkallech serait aussi liée à cet accident, a indiqué à l’AFP Saïd Zeroual, un représentant local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).

Des « alternatives économiques »

Très active, la page Facebook  de Mustapha Dainane, reconnaissable avec sa photo de profil représentant le révolutionnaire russe Lénine, n’était plus consultable dimanche matin.

D’autres pages Facebook de militants du mouvement social montraient des images de rassemblements contre ces arrestations, mais les images n’étaient plus consultables dimanche après-midi. « Le peuple veut la libération des détenus », indiquait l’une d’elle, sous leurs deux portraits en noir et blanc.

La mort accidentelle de deux frères, piégés dans une galerie fin décembre à Jerada, suivie depuis de deux autres décès dans des conditions similaires, a donné lieu à des manifestations pacifiques pour demander des « alternatives économiques » pour cette ville sinistrée par la fermeture des mines de charbon en 1998.

la suite après cette publicité

Des centaines de mineurs clandestins

Depuis, des centaines de mineurs clandestins risquent leur vie dans des puits de mine fermés pour extraire du charbon dont la vente est légale grâce à des permis d’exploitation délivrés par les autorités.

Un plan d’action proposé le mois dernier par le gouvernement, comprenant notamment des soins pour les anciens mineurs atteints de silicose et des contrôles dans les puits fermés, avait calmé le mouvement, mais des rassemblements de protestation et des appels à la grève générale continuent ponctuellement, certains jugeant ces mesures insuffisantes.

la suite après cette publicité

Pour les autorités locales, il s’agit là d’une « poignée de réticents qui ont d’autres objectifs que les revendications économiques », alors que les protestataires -parmi lesquels Mustapha Dainane-, disent représenter les demandes de la population.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Maroc : Jérada, chronique d’une colère annoncée

Contenus partenaires