Maurice : le Premier ministre affirme que la présidente va démissionner
Le Premier ministre mauricien a annoncé que la présidente Ameenah Gurib-Fakim, critiquée depuis plusieurs jours pour avoir effectué des achats personnels sur le compte d’une ONG, démissionnera d’ici au 27 mars au plus tard.
La seule femme chef d’État en Afrique va démissionner. Pravind Jugnauth, le Premier ministre mauricien, l’a affirmé vendredi 9 mars : Ameenah Gurib-Fakim doit selon lui quitter ses fonctions après les cérémonies du 50e anniversaire de l’indépendance, le 12 mars. La présidente est depuis plusieurs jours accusée d’avoir utilisé une carte bancaire fournie par une ONG pour effectuer des achats personnels.
Empêtrée dans ce scandale, elle a d’abord été soutenue par le gouvernement, alors que l’opposition exigeait son départ. Mais face au tollé, le Premier ministre Pravind Jugnauth, qui a promis aux Mauriciens d’en finir avec la corruption, a finalement décidé de la lâcher. Ce dernier a annoncé son départ entre le 12 mars et la rentrée parlementaire, le 27 mars, aux yeux de qui « l’intérêt du pays passe avant tout ».
25 000 euros d’achats personnels
Tout a commencé il y a dix jours quand le quotidien mauricien l’Express a publié des documents montrant que la présidente avait utilisé à des fins personnelles une carte bancaire qui lui avait été remise par l’ONG Planet Earth Institute (PEI). Basée à Londres, PEI est financée par le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho, un homme d’affaires controversé qui, depuis 2015, a tenté plusieurs fois d’investir à Maurice, selon l’Express, ce qui avait déjà déclenché des polémiques.
Proche du pouvoir angolais, poursuivi au Portugal et en Suisse, Alvaro Sobrinho aurait détourné plus de 600 millions de dollars de la Banco Espirito Santo Angola lorsqu’il dirigeait la banque, avait révélé début mars le site français Mediapart.
Selon l’Express, la carte avait été fournie à Ameenah Gurib-Fakim pour faire la promotion d’un programme de bourses. La présidente mauricienne a cependant également utilisé la carte pour faire des achats personnels à l’étranger (bijoux, chaussures de marque, etc.), à hauteur de 25 000 euros, selon le quotidien. La présidente mauricienne, qui a déjà démissionné de son poste sein du conseil d’administration de PEI sous la pression de l’opposition, a reconnu les faits mais affirme avoir remboursé cette somme en mars 2017.
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