RDC : l’Ituri appelle à l’aide pour ses centaines de milliers de déplacés

Les populations de la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ont lancé lundi un appel à une « assistance urgente » en faveur des centaines de milliers de déplacés, qui fuient la reprise des violences intercommunautaires dans la région.

Dans les rues de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, en août 2016. Photo d’illustration. © Jerome Delay/AP/SIPA

Dans les rues de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, en août 2016. Photo d’illustration. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 13 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

« Les populations de l’Ituri, à travers la Communauté iturienne de Kinshasa (CIK), lancent un appel pressant pour une assistance urgente en faveur des déplacés de l’Ituri », écrit la CIK dans un communiqué remis à la presse à Kinshasa.

« Les chiffres disponibles font état de plus de 350 000 déplacés internes dont près de 50 000 sont installés dans la ville de Bunia et ses environs. À ce chiffre s’ajoutent près de 65 000 personnes réfugiées en Ouganda, selon un décompte provisoire », selon le communiqué.

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Des dizaines de milliers de morts

« Plusieurs centaines de personnes » ont été massacrées depuis la reprise des violences en Ituri en décembre, selon cette même source.

Entre 1999 et 2003, la province de l’Ituri a été le théâtre d’un violent conflit entre les communautés Lendu (agriculteurs) et Hema (éleveurs), qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes jusqu’à l’intervention de la force européenne Artémis.

Les dernières violences « sont assez différentes de celles du conflit qui oppose les ethnies Hema et Lendu depuis plusieurs décennies. Les causes peuvent être multiples et sont encore à élucider, car non clairement exprimées », prévient la Communauté iturienne de Kinshasa dans son communiqué.

« La mal gouvernance »

La CIK demande d’ailleurs aux gouvernements congolais et provincial une « enquête pour étudier la nature, les manifestations, les racines, les conséquences ainsi que les auteurs et les manipulateurs de cette violence ».

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Autre demande du CIK : « relever de leurs fonctions les autorités politico-administratives, judiciaires, militaires et policières (…) qui ont failli dans leur mission de sécurisation de la population et de ses biens ».

Une requête qui vise particulièrement le gouverneur de la province, Abdallah Pene Mbaka, « dont la mal gouvernance politique, économique et de développement contribue à la résurgence du conflit armé ».

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Une cinquantaine de prévenus

Treize auteurs présumés de violences ont été remis à la justice militaire, a indiqué lundi à l’AFP un porte-parole de la police. « Les enquêtes se poursuivent. Au fur et à mesure d’autres vont être remis aux autorités judiciaires », a précisé le major Abeli Mwangu.

Il s’agit d’une première vague de prévenus parmi ceux déjà été entendus par une commission provinciale. Le nombre total des prévenus dépasse la cinquantaine, selon le nouveau ministre de l’Intérieur Henry Mova Sakanyi, qui se trouve en ce moment à Bunia, chef-lieu de l’Ituri.

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