Tunisie : des étudiants en médecine manifestent pour leur diplôme

Une manifestation a rassemblé lundi à Tunis plus de 1 500 étudiants en médecines et internes pour protester contre une réforme qui repousse de plusieurs années la délivrance d’un diplôme, les privant selon eux de formations cruciales à l’étranger.

Ras-le-bol des professionnels médicaux tunisiens, qui choisissent souvent de s’exiler pour mieux exercer. © Michel Euler/AP/SIPA

Ras-le-bol des professionnels médicaux tunisiens, qui choisissent souvent de s’exiler pour mieux exercer. © Michel Euler/AP/SIPA

Publié le 13 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

« Diplôme en otage », « Formation endommagée = patients en danger », pouvait-on lire sur les banderoles des protestataires réunis à Tunis devant le ministère de la Santé.

« Sans diplôme, on ne peut pas faire de stage ou formations à l’étranger. Or en Tunisie, dans un certain nombre de spécialités comme la radiothérapie ou la médecine nucléaire, on exerce avec des méthodes des années 1990 », a déploré Aymen Bettaieb, de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM).

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La réforme à l’origine de la colère des étudiants repousse la délivrance du diplôme de médecin à la fin des spécialités, soit au bout de dix à onze ans d’étude. De leur côté, les protestataires réclament la délivrance d’un diplôme à l’issue des sept ans du tronc commun de formation.

« Toute une promotion au chômage »

Autre grief des étudiants : la réforme actuelle ne prévoit aucun mécanisme pour délivrer des diplômes aux internes achevant leurs études de médecin généraliste cette année, et ne s’orientant pas vers une spécialisation.

« En décembre, toute une promotion va se retrouver sans diplôme, au chômage, il faut régulariser cette promotion et les suivantes », a plaidé Aymen Bettaieb.

En outre, en raison de failles dans la réforme, aucun mécanisme n’est prévu pour délivrer de diplômes aux internes achevant leurs études de médecin généraliste cette année, et ne s’orientant pas vers une spécialisation.

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33 jours de grève

Le mouvement pourrait se durcir dans les jours prochains du côté des internes. En grève depuis le début du mois de février, ces derniers assurent malgré tout les urgences et les gardes. Ils envisagent désormais d’élargir leurs actions.

Après 33 jours de grève, ils ont obtenu la publication dans le journal officiel la semaine passée d’un texte fruit de sept ans de tractations, qui leur donne un statut précis, et leur garantit notamment des repos compensateurs de sécurité.

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Départ massif vers l’étranger

La Tunisie, où les hôpitaux publics souffrent de problèmes de gouvernance, de corruption et de manque d’investissement, fait face à des départs massifs vers l’étranger de jeunes médecins en fin de formation.

L’Ordre de médecins a indiqué dans la presse que près de la moitié des nouveaux inscrits en 2017 avaient obtenu le document nécessaire pour exercer hors de Tunisie.

L’Algérie voisine fait aussi face à un mouvement de protestation de ses jeunes médecins résidents, dont certains sont en grève depuis quatre mois pour protester contre le « service civil » qui les oblige à exercer dans des zones parfois reculées.

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