Un espoir et deux enterrements

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

« Peut-être détestez-vous quelque chose qui est bon pour vous. Et peut-être aimez-vous quelque chose qui est mauvais pour vous. » Ce verset coranique, les militants de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) l’ont beaucoup répété ces derniers jours. La disparition, à la mi-août, de deux de ses grandes figures a permis de constater que le principal parti de la gauche marocaine continue d’occuper, malgré la crise qui le secoue depuis les élections de septembre 2007, une place majeure dans le pays.
Mohamed Benyahiya, 69 ans, est mort à Paris des suites d’une opération. Ancien journaliste et conseiller d’Abderrahmane Youssoufi à l’époque (1998-2002) où celui-ci dirigeait le gouvernement d’alternance, il avait animé la commission préparatoire du congrès, en juin. Le 22 août à Meknès, ses obsèques, en présence de Youssoufi, rentré au Maroc la veille, ont rassemblé une foule immense venue de toutes les régions du pays.
Le lendemain ont eu lieu à Casablanca, dans des conditions similaires, les funérailles de Mohamed El Habib Forkani. Octogénaire et ancien résistant, ce lettré fécond doublé d’un poète ne cachait pas un penchant pour l’islamisme et jouissait du respect de tous.
En téléphonant à Youssoufi et en adressant aux familles Benyahiya et Forkani deux longues lettres qui ne se limitaient pas aux condoléances d’usage, Mohammed VI a contribué à donner à ces disparitions une dimension politique. Pour les Marocains, le message royal est clair : le pays a besoin de l’USFP ; il est temps que celle-ci se ressaisisse et retrouve son rôle traditionnel.
Du coup, on se prend à espérer que le 8e congrès du parti, qui doit reprendre ses travaux avant la fin de l’année, réussisse à élire une nouvelle direction et à mettre un terme à la crise.

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