Sidi Ifni la frondeuse

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Les braises couvent toujours à Sidi Ifni, une ville de pêcheurs de 20 000 habitants située à moins de 200 km au sud d’Agadir. Et il n’est pas sûr que les conclusions du rapport de la commission parlementaire sur les affrontements violents qui ont opposé 4 000 membres des forces de l’ordre à des manifestants ayant bloqué le port de Sidi Ifni durant une semaine, début juin, apaisent les esprits. Annoncée pour le mois de juillet, la publication du rapport sur un événement qui a officiellement fait 44 blessés serait repoussée à octobre. En attendant, le malaise social persiste. Sidi Ifni est considérée comme l’une des villes les plus défavorisées du Maroc. Enclave espagnole jusqu’en 1969, elle est agitée de soubresauts sociaux réguliers depuis août 2005. Après des tensions en juin 2006 et septembre 2007, un cran supplémentaire a été franchi en juin dernier. Et le feu peut repartir à tout moment, comme l’ont démontré un sit-in de 300 à 500 personnes et une nouvelle tentative de blocage du port, les 19 et 20 août, qui ont de nouveau embrasé la ville.
Sur place, le calme rétabli, Chakib Benmoussa, le ministre de l’Intérieur, a réaffirmé son intransigeance : « Les forces de l’ordre réagiront contre tout acte de vandalisme avec la fermeté requise. » Et de rappeler qu’un plan de développement du port est en cours d’élaboration. Il doit renforcer les équipements portuaires et mettre à niveau les infrastructures. Car si les manifestants, surtout de jeunes chômeurs, ont pris d’assaut le port pour bloquer des camions frigorifiques espagnols et près d’une centaine de navires chinois, russes et européens venus charger des centaines de tonnes de sardines pêchées par les marins locaux, c’est notamment pour réclamer la construction d’une usine de transformation de poisson à Sidi Ifni, promise par les autorités depuis 2005.

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