Seheno, à l’écoute du monde
Entre Inde et Occident, Afrique et Amérique latine, le premier album de cette jeune Malgache est une invitation au voyage. Et une ode à la Grande Île. Découverte.
Un boîtier rond en carton recyclable qui renferme un livret, véritable carnet de voyage, d’une vingtaine de pages aux couleurs chatoyantes, dans un de ces papiers faits main, le tout assemblé à Calcutta par des artisans relieurs. La Malgache Seheno a confectionné Ka comme d’autres rédigent un manifeste écologique. Son premier album est d’abord un objet, qui se touche, se regarde et finit par s’écouter. C’est une ode à la nature, à l’univers. Un poème en douze titres qu’elle doit, dit-elle, « à l’énergie intarissable qui relie tous les êtres », énergie qui l’a « guidée ». C’est une invitation à l’évasion, à l’errance. Entre Inde et Occident, Afrique et Amérique latine.
À fleur de peau
Puisant son inspiration dans la beauté du monde qui l’entoure, cette fille et petite-fille de musiciens a l’esprit bohème. Née à Antananarivo, Seheno a grandi aux côtés de son père et de ses oncles, qui ont fondé dans les années 1960 Ny Railovy. Un groupe qui n’hésite pas à moderniser les rythmes traditionnels malgaches. C’est naturellement qu’elle apprend le chant et se produit à quelques reprises avec Ny Railovy. En 1995, elle décide de visiter d’autres contrées. Et se rend à Paris, où elle s’essaie, entre autres, à la pop et au jazz. Curieuse, elle se forme aux percussions brésiliennes et s’initie aux chants traditionnels indiens. Elle part alors à Calcutta apprendre le dhrupad, le plus complexe de tous.
Résultat : Ka est un mélange de ces diverses expériences. Un album envoûtant mais difficilement classable. Seheno enchaîne les styles. Et parvient à trouver le sien, entre chants façon Zap Mama, ballades folks et vers susurrés sur des compositions alliant tablas (petites timbales indiennes) et percussions brésiliennes ; kabosy (petite guitare traditionnelle, faite à l’origine d’une peau de zébu tendue sur une carapace de tortue) et accordéon malgache. Une sensualité à fleur de peau. Elle signe la plupart de ses chansons, qui sont autant d’hymnes à la faune et la flore de la Grande Île, à la liberté et à l’amour. À savourer.
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