Seheno, à l’écoute du monde

Entre Inde et Occident, Afrique et Amérique latine, le premier album de cette jeune Malgache est une invitation au voyage. Et une ode à la Grande Île. Découverte.

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Un boîtier rond en carton recyclable qui renferme un livret, véritable carnet de voyage, d’une vingtaine de pages aux couleurs chatoyantes, dans un de ces papiers faits main, le tout assemblé à Calcutta par des artisans relieurs. La Malgache Seheno a confectionné Ka comme d’autres rédigent un manifeste écologique. Son premier album est d’abord un objet, qui se touche, se regarde et finit par s’écouter. C’est une ode à la nature, à l’univers. Un poème en douze titres qu’elle doit, dit-elle, « à l’énergie intarissable qui relie tous les êtres », énergie qui l’a « guidée ». C’est une invitation à l’évasion, à l’errance. Entre Inde et Occident, Afrique et Amérique latine.

À fleur de peau
Puisant son inspiration dans la beauté du monde qui l’entoure, cette fille et petite-fille de musiciens a l’esprit bohème. Née à Antananarivo, Seheno a grandi aux côtés de son père et de ses oncles, qui ont fondé dans les années 1960 Ny Railovy. Un groupe qui n’hésite pas à moderniser les rythmes traditionnels malgaches. C’est naturellement qu’elle apprend le chant et se produit à quelques reprises avec Ny Railovy. En 1995, elle décide de visiter d’autres contrées. Et se rend à Paris, où elle s’essaie, entre autres, à la pop et au jazz. Curieuse, elle se forme aux percussions brésiliennes et s’initie aux chants traditionnels indiens. Elle part alors à Calcutta apprendre le dhrupad, le plus complexe de tous.
Résultat : Ka est un mélange de ces diverses expériences. Un album envoûtant mais difficilement classable. Seheno enchaîne les styles. Et parvient à trouver le sien, entre chants façon Zap Mama, ballades folks et vers susurrés sur des compositions alliant tablas (petites timbales indiennes) et percussions brésiliennes ; kabosy (petite guitare traditionnelle, faite à l’origine d’une peau de zébu tendue sur une carapace de tortue) et accordéon malgache. Une sensualité à fleur de peau. Elle signe la plupart de ses chansons, qui sont autant d’hymnes à la faune et la flore de la Grande Île, à la liberté et à l’amour. À savourer.

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