Quand la mer monte, inexorablement

Lagos, Bissau et Banjul rayés de la carte ? La planète se réchauffe, et c’est l’Afrique qui en souffre le plus.

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Mauvaise nouvelle : les habitants de Lagos (Nigeria), Banjul (Gambie), Bissau (Guinée-Bissau) et Nouakchott (Mauritanie) risquent de bientôt devoir déménager pour fuir la montée des eaux de l’Atlantique. Enfin, pas demain matin tout de même. Au rythme où vont les choses, ces villes pourraient complètement disparaître d’ici à la fin du XXIe siècle. Selon un expert de l’ONG Heinrich Böll Stiftung (proche des Verts allemands), le littoral africain « va changer totalement d’ici à la fin de ce siècle car le niveau de la mer augmente le long de la côte à raison d’environ deux centimètres par an ». Les quelque 10 à 15 millions d’habitants de la conurbation de Lagos seraient particulièrement touchés : la capitale économique du Nigeria n’est qu’à cinq mètres au-dessus du niveau de la mer, et certains de ses quartiers sont même situés en dessous. Cause de ces effrayantes prédictions ? Le réchauffement climatique, bien sûr. La fonte des glaciers du Groenland et de l’Himalaya et celle des glaces de l’Antarctique et de l’Arctique ont ainsi été au cÂÂur des discussions entre les 1 600 experts réunis à Accra (Ghana), du 21 au 27 août, en vue de préparer la conférence de décembre 2009, à Copenhague, au cours de laquelle un nouvel accord doit être signé pour succéder à celui de Kyoto. De l’avis de tous, le temps presse, et, pour certains, il est même déjà trop tard.
Le continent africain est sans doute le plus menacé par le réchauffement climatique alors même qu’il n’en porte pas la responsabilité. Si à eux seuls le Nigeria et l’Afrique du Sud produisent 90 % des gaz à effet de serre de l’Afrique, les cinquante-trois pays africains totalisent moins de 5 % des émissions mondiales. Menacés par des sécheresses accrues et des pénuries d’eau entraînant de graves déficits alimentaires, la plupart n’auront pas les moyens de lutter. « Dans les pays riches, la crise climatique qui nous menace est un sujet de préoccupation car elle affectera la santé de l’économie. Mais en Afrique [ÂÂ] ce sera bientôt une question de vie ou de mort », s’exclament – avec la Prix Nobel de la paix Wangari Maathai – les signataires d’un appel à une prise de conscience globale, pour lesquels les pays industrialisés ont aujourd’hui « l’obligation de montrer l’exemple ». Un exemple qui n’aurait rien d’une solution miracle. Quand bien même les pays industrialisés cesseraient demain leurs émissions de gaz, l’élévation du niveau de l’océan ne prendrait pas fin dans les cinquante à cent années à venir.

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