« Je n’ai rien à me reprocher » : la présidente mauricienne explique son refus de démissionner

La présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim, qui conteste les faits qui lui sont reprochés dans une affaire financière, a annoncé ce mercredi qu’elle refusait de démissionner, contrairement aux déclarations de son Premier ministre quelques jours plus tôt. Elle revient pour Jeune Afrique sur les raisons de cette décision.

La présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim à Budapest, le 29 novembre 2016. © Zoltan Mathe/AP/SIPA

La présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim à Budapest, le 29 novembre 2016. © Zoltan Mathe/AP/SIPA

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Publié le 14 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Cacophonie à la tête de l’État mauricien. Contrairement à ce qu’annonçait le Premier ministre Pravind Jugnauth, le vendredi 9 mars, la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, ne démissionnera pas.

« Ce serait un aveu de culpabilité, or je n’ai rien à me reprocher », a déclaré ce mercredi 14 mars à Jeune Afrique celle qui est aujourd’hui l’unique femme chef d’État sur le continent. « Surprise » par la déclaration du chef de gouvernement avec lequel elle s’était entretenue auparavant, elle entend néanmoins poursuivre la fonction honorifique pour laquelle elle a été nommée en juin 2015.

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Au centre d’une polémique impliquant une ONG

Scientifique et biologiste de renom, Ameenah Gurib-Fakim, 58 ans, est sous pression depuis la publication, début mars, par le quotidien mauricien l’Express, de documents bancaires démontrant qu’elle a utilisé une carte de crédit fournie depuis mai 2016 par l’ONG Planet Earth Institute (PEI), pour des achats personnels. Bijoux et chaussures de marque, la facture se monte à 26 000 dollars, qu’Ameenah Gurib-Fakim ne conteste pas.

Dans le communiqué publié le matin du 14 mars par la présidence, elle explique avoir utilisé « par inadvertance », la carte du PEI et en avoir « immédiatement informé les responsables », avant de « rembourser le montant par virement bancaire en mars 2017 ». Quelques jours plus tard, elle démissionne du conseil d’administration du PEI, qu’elle avait rejoint à titre bénévole, en novembre 2015.

Ameenah Gurib-Fakim se dit « choquée que des données aussi confidentielles aient pu être publiées à des fins malveillantes »

L’affaire aurait pu en rester là, si elle ne s’était pas trouvée, un an plus tard, en une des journaux mauriciens. Elle a manqué de tourner au scandale, puisqu’elle implique le milliardaire angolais à la réputation sulfureuse, Alvaro Sobrinho. L’homme d’affaires, également bras financier du PEI, tente depuis de nombreuses années de s’implanter dans l’économie mauricienne. Sans succès.

« Je n’ai jamais reçu ni cadeaux, ni faveurs, ni salaire du PEI », insiste Ameenah Gurib-Fakim, invitée, à l’époque, par l’ONG à diriger « une campagne de sensibilisation pour développer les sciences en Afrique ».

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« Choquée que des données aussi confidentielles aient pu être publiées à des fins malveillantes », Ameenah Gurib-Fakim attend les conclusions de l’enquête lancée par l’institution bancaire détentrice de la carte pour connaître la provenance des documents.

Selon le communiqué de la présidence, elle est également « prête à intenter une action en justice pour se défendre contre les accusations calomnieuses qui la vise ».

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