Sénégal : renvoi au 9 avril du procès des 30 jihadistes présumés

Poursuivis pour « actes de terrorisme et financement du terroriste », les 30 jihadistes présumés devront encore patienter avant d’être jugés. Leur procès, qui doit se tenir devant un tribunal de Dakar, a de nouveau été renvoyé au 9 avril, à la demande du parquet.

Devant le centre commercial Sea Plaza, à Dakar, le 29 janvier. © MAMADOU GOMIS POUR J.A.

Devant le centre commercial Sea Plaza, à Dakar, le 29 janvier. © MAMADOU GOMIS POUR J.A.

Publié le 14 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

« L’affaire n’est pas en état d’être jugée. Le tribunal ordonne le renvoi au 9 avril », a déclaré ce mercredi 14 mars Samba Kâne, président de la chambre criminelle spéciale du tribunal de grande instance de Dakar, au Sénégal. C’est le troisième report de cette affaire, après deux premiers le 27 décembre, à l’ouverture du procès, et le 14 mars.

Une décision motivée par la volonté du parquet d’ajouter à la liste des 28 prévenus appelés ce mercredi à la barre deux autres « omis » dans l’ordonnance de renvoi.

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Alioune Ndao sur le banc des accusés

Au total, 30 prévenus – un nombre inédit dans une affaire de ce type – sont poursuivis pour une série de chefs d’inculpation : « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », « blanchiment de capitaux en bande organisée », « actes de terrorisme » ou encore « financement du terrorisme »… À leur arrivée dans la salle d’audience, ils ont été accueillis par des « Allah akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe) lancés par des parents et des partisans.

Parmi les prévenus figure le célèbre imam Alioune Ndao, originaire de Kaolack (dans le centre du pays). Selon un de ses avocats, le religieux est poursuivi « simplement pour avoir été le maître coranique d’un prévenu ayant été au Niger ». Ce dernier est accusé d’avoir mis en relation certains de ses coprévenus avec des jihadistes étrangers, selon un avocat de la défense.

En détention « depuis plus de deux ans »

Certains des jihadistes présumés sont en détention « depuis plus de deux ans », a protesté Me Moussa Sarr, avocat de l’imam Ndao. Des avocats de la défense ont réclamé la tenue d’un procès « dans un délai raisonnable ».

En octobre 2016, un imam sénégalais, Ibrahima Sèye, a été condamné en appel à deux ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme ».

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Le Sénégal a été jusqu’à présent épargné par les attentats jihadistes, qui ont frappé d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Mais il a renforcé la sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après les attentats qui ont touché depuis 2016 le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, alors que le Mali voisin est le théâtre d’attaques jihadistes quasi-quotidiennes.

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