Nigeria : une usine du cimentier français Lafarge attaquée par Boko Haram

Des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram ont attaqué la cimenterie du groupe français Lafarge dans l’État de Gombe, dans le nord-est du Nigeria. Si le personnel a pu être évacué, des véhicules et de la dynamite ont été emportés.

Le groupe français a créé Lafarge Africa en 2014, une nouvelle entité affichant un chiffre d’affaires estimé à 1,25 milliard de dollars et une capacité de production d’environ 12 millions de tonnes de ciment. © Reuters

Le groupe français a créé Lafarge Africa en 2014, une nouvelle entité affichant un chiffre d’affaires estimé à 1,25 milliard de dollars et une capacité de production d’environ 12 millions de tonnes de ciment. © Reuters

Publié le 5 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

À la faveur d’un raid sur une ville de Nafada dans l’État de Gombe (nord-est du Nigeria) – durant lequel une banque a été cambriolée et un commissariat de police incendié – des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram ont attaqué le mardi 04 novembre une importante cimenterie du groupe français Lafarge dans la ville d’Ashaka, située à une vingtaine de kilomètres de là, dans le même État.

Retour à la normale

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Ces deux raids n’ont pas encore été revendiqués par Boko Haram, rapporte l’AFP, qui note toutefois que cette opération correspond au modus operandi du groupe armé. Selon des diplomates au Nigeria contactés par l’agence de presse, aucun ressortissant français n’a été touché dans l’attaque de l’usine d’Ashaka. Le PDG de Lafarge, Bruno Lafont, a affirmé ce mercredi que « tout était retourné à la normale », selon la même source.

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« L’usine a été la cible d’une intrusion par des personnes qui étaient étrangères à la cimenterie. Il n’y a pas eu de blessé. Il n’y a pas de dégâts dans l’usine, a affirmé le patron du groupe. […] Ce matin la situation est toujours calme et tout est retourné à la normale », a ajouté Bruno Lafont, précisant que les auteurs de « l’intrusion » avaient quitté l’usine.

Les hommes armés ont fait irruption sur le site vers 15h00 (14h00 GMT) dans des 4×4 et à bord de motos. La cimenterie était presque vide au moment de l’attaque, la plupart des employés ayant quitté le site après avoir appris que des hommes armés avaient attaqué Nafada et avaient pris la route dans leur direction, détaille l’agence de presse.

Les insurgés « sont partis après le raid, ils n’ont blessé ni enlevé personne », a déclaré à l’AFP Amadu Wuniti, un employé du site. « Mais ils ont pris huit véhicules et beaucoup de dynamite, habituellement utilisée dans les carrières », a-t-il précisé. « Les assaillants, parmi lesquels des jeunes femmes, ont attaqué l’entrepôt, ils ont chargé la dynamite dans les véhicules et ils sont partis ».

Projets de Lafarge au Nigeria

L’usine Lafarge d’Ashaka date de 1974, c’est l’un des six sites du français au Nigeria et la plus grande cimenterie du nord du pays. Elle emploie environ 500 personnes.

L’usine, dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 22 milliards de naira (130 millions de dollars), dispose d’une capacité de production d’un million de tonnes de ciment. Le groupe Lafarge qui a lancé un programme d’expansion en Afrique subsaharienne, amorcé par le rapprochement de ses filiales au Nigeria et en Afrique du Sud, espère les porter à 3 millions de tonnes par an [PDF]. Dans le cadre de cette consolidation, Lafarge Wapco (renommé Lafarge Africa) a d’ailleurs pris le contrôle, début septembre, de 100 % du capital de l’usine d’Ashaka, dont il ne détenait que 58,6 %.

>>> Pour en savoir plus sur la consolidation des actifs de Lafarge en Afrique, cliquez ici.

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