Ngarlejy Yorongar panse ses plaies à Paris

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Rescapé de ce qu’il appelle une « tentative d’assassinat », Ngarlejy Yorongar vit aujourd’hui à Paris. Les soins qu’il a reçus au centre Primo-Levi – spécialisé dans l’accueil des personnes ayant subi des tortures – et à l’hôpital La Pitié-Salpêtrière lui ont redonné un peu de tonus. C’est avec une relative sérénité qu’il peut revenir sur l’épisode de sa fuite de N’Djamena, vingt et un jours après avoir été kidnappé par les forces d’Idriss Déby Itno.
Il affirme ainsi que, après avoir été capturé avec brutalité par huit militaires de l’Agence nationale pour la sécurité, dirigée par Mahamat Ismaël Chaibo, à son domicile le 3 février 2008 vers 17 h 30, il a été conduit dans une « prison secrète » située à l’ouest de N’Djamena, où se trouvait déjà Lol Mamahat Choua. Ibni Oumar les a rejoints deux heures plus tard. Chacun a été enfermé dans une cellule distincte. Ils y seront régulièrement battus et torturés.
Il dit avoir été gardé dans une cellule relativement peu étanche au bruit. C’est ce qui lui a permis d’être informé de la mort d’Ibni, dans la nuit du 5 au 6 février. Il a entendu des voix, aperçu un défilé de voitures, recueilli des confidences de ses geôliers. Lui-même a été sorti de sa détention le 21 février, les yeux bandés, et conduit dans un cimetière. Les hommes qui l’emmenaient lui ont fait croire qu’il allait être exécuté. Ils l’ont finalement abandonné vivant. Après avoir erré dans la nuit à la recherche de secours, Yorongar a été recueilli par une famille, puis exfiltré vers la ville frontalière de Kousseri (Cameroun), en traversant le fleuve en plein jour. Là, il s’est fait remettre 150 000 F CFA (225 euros) lui permettant de rejoindre Yaoundé, d’où il a pu s’embarquer pour la France. Livré à la mort, Yorongar est persuadé d’avoir eu la baraka.

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