L’empire contre-attaque

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, la Russie tente de « redessiner la carte de l’Europe par la force », accuse Mikhaïl Saakachvili dans une tribune publiée le 28 août par le Financial Times. Même si le président géorgien n’a pas vraiment fait preuve dans la nouvelle crise qui embrase le Caucase de l’habileté et de la circonspection requises, il n’a, en l’occurrence, pas tort : la reconnaissance par Moscou de l’« indépendance » des régions géorgiennes autonomes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie constitue, dans la partie d’échecs engagée aux marges de l’ex-empire soviétique entre la Russie et l’Occident, un coup aux conséquences imprévisibles à long terme. En février, Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev avaient beaucoup toussé avant d’avaler la couleuvre de l’indépendance du Kosovo, au grand dam de leur vieil allié serbeÂÂ
« Moscou, dit encore Saakachvili, se sert de cette invasion préparée de longue date pour reconstituer son empire, accroître son contrôle sur les livraisons de produits énergétiques à l’Europe et punir ceux qui s’obstinent à croire que la démocratie peut prospérer aux frontières de la Russie. »
Le « canard boiteux » de la Maison Blanche n’étant, jusqu’à la fin de son mandat, début janvier 2009, guère redoutable, et l’Union européenne restant, en dépit de l’agitation fébrile de Nicolas Sarkozy, son actuel président, gênée aux entournures par les divergences d’intérêts de ses membres, les dirigeants russes peuvent observer sereinement la suite des événements. Et déjà, le ton monte avec l’Ukraine à propos de la CriméeÂÂ

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