L’année 2009 a déjà commencé

Dans un an se tiendra la présidentielle, à laquelle, sauf surprise, l’actuel chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, sera candidat. Ses partisans sont déjà à l’ÂÂoeuvre. Ses opposants aussi.

Publié le 2 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le 15 août, dans la capitale congolaise, lors du défilé marquant le quarante-huitième anniversaire de ­l’indépendance du pays, le camp présidentiel s’est livré à une démonstration de force. Sur des banderoles déployées par le Rassemblement pour la majorité présidentielle (RMP, la plate-forme composée du Parti congolais du travail et de ses alliés), des messages tels que « La force de frappe » avaient bien un sens, à un an de la présidentielle. Une manière, comme le suggère un observateur, « de dire à Sassou Nguesso qu’il a le soutien de la population en dépit de l’hostilité manifestée à son égard, en juin à Pointe-Noire, lors des obsèques de l’ancien président de l’Assemblée nationale Jean-Pierre Thystère Tchicaya » ? Ou simplement de chercher à en imposer à ses adversaires ?

Adversaires isolés
Pour le moment, aucune figure de l’opposition ne semble être en mesure d’inquiéter le numéro un congolais lors du scrutin de 2009. L’une des raisons est la limite d’âge, qui en élimine d’emblée un certain nombre. Même si l’un des opposants les plus obstinés, le général Emmanuel Ngouelondélé, rejette la disposition constitutionnelle sur l’âge limite fixé pour tout candidat à la magistrature suprême. L’autre raison – qui fait les affaires de Sassou Nguesso – est l’absence, au sein d’une opposition, d’un leader capable d’incarner réellement l’alternance. D’aucuns voient Mathias Dzon, l’actuel directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), dans ce rôle. Mais l’ex-ministre des Finances, dont la candidature a été annoncée en juin dernier, à la tête d’une petite formation politique, l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN), ne peut espérer inquiéter le président sortant.
Les jeux seraient-ils déjà faits ? Peut-être pas. Les dirigeants de l’opposition comptent bien faire entendre leur voix en dénonçant, comme d’habitude, l’existence d’une commission électorale « au service du pouvoir » et de laquelle ils se sont retirés. Depuis longtemps, l’aile radicale de l’opposition, l’Alliance pour la république et la démocratie (ARD), dirigée par Clément Mierassa, boycotte tout le processus électoral. Il y a peu, la branche considérée comme modérée s’est engagée sur la même voie. Étant donné l’importance du scrutin de 2009, la majorité va-t-elle ignorer et minimiser ce problème ? Elle risque, en ce cas, d’être gênée aux entournures. Car Sassou a besoin de challengeurs pour assurer la crédibilité du scrutin. D’où l’idée émise par certains Congolais de la nécessité « d’une grande initiative à l’égard de l’ensemble de la classe politique ».
L’autre défi sera la mobilisation et la motivation des électeurs. Pour un proche du pouvoir, « c’est à ce moment-là que nous saurons de quoi sont réellement capables ceux qui ont fait défiler des milliers de personnes le 15 août ». En attendant, les mêmes préoccupations reviennent parmi la population : la flambée des prix, les difficultés d’approvisionnement en eau et en électricité. Et la certitude que la manne pétrolière n’est pas équitablement redistribuée. Pourtant, dans son discours sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en Congrès, le chef de l’État, candidat probable à sa propre succession, a annoncé sur quoi va reposer, demain, l’économie du pays : l’agriculture. Comme pour dire que la page pétrole doit être tournée.

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