Angola : dos Santos quittera la tête du MPLA fin 2018 ou début 2019
L’ancien président angolais propose d’organiser un congrès extraordinaire en décembre ou en avril 2019 pour régler la succession du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), dont il est encore à la tête. Le nouveau chef de l’Etat, Joao Lourenço, numéro 2 du parti, devrait lui succéder.
Il l’avait dit il y a deux ans, et pourrait finalement tenir sa promesse : l’ancien chef de l’Etat angolais José Eduardo dos Santos a annoncé vendredi 16 mars vouloir se retirer définitivement de la vie politique en décembre ou en avril 2019 (il est encore le président du MPLA, au pouvoir). Il laisse en effet au bureau politique le choix de la date pour la tenue d’un congrès extraordinaire.
« Je recommande avec la prudence d’usage que le congrès extraordinaire pour élire le nouveau président du parti se tienne en décembre 2018 ou avril 2019 », a-t-il annoncé vendredi, en ouverture d’une réunion du comité central du MPLA. Lui succédera assurément Joao Lourenço, ancien ministre de la Défense de dos Santos devenu président en août 2017, et numéro 2 du parti.
Tensions palpables
Depuis cette élection, les tensions étaient palpables entre le nouveau chef de l’Etat et le clan dos Santos. Les enfants, au rang desquels la milliardaire Isabel, ont tous été éjectés des postes qu’ils occupaient (mines, pétrole, communication, fonds souverain…). Cette dernière s’est récemment défendue, annonçant vouloir intenter une action en justice pour dénoncer les accusations de détournement de fonds dont elle fait l’objet.
En janvier, une interview accordée à JA par le ministre des Affaires étrangères Manuel Domingos Augusto, lors du sommet de l’Union africaine, dans laquelle il rappelait la promesse de dos Santos de quitter la politique en 2018, avait suscité la polémique. Isabel dos Santos elle-même s’en était servie pour accuser le ministre et le nouveau président de vouloir se débarrasser de son père.
Déçus de l’ancien régime
A 75 ans, fragilisé par la maladie depuis des années, José Eduardo dos Santos avait quitté le pouvoir après 38 années d’un règne sans partage. Accusé de népotisme, mais aussi d’avoir permis à de nombreux cadres du MPLA de s’être enrichis illicitement, il a su négocier avantageusement sa sortie (en plaçant des proches à des postes clés, en s’assurant de ne pouvoir être poursuivi en justice, etc.).
Si bien que de nombreux observateurs ont d’abord vu en Lourenço un homme de paille. Finalement, ce dernier s’est vite émancipé en s’entourant de fidèles – souvent des déçus de l’ancien régime. L’un des derniers d’entre eux, le général Garcia Miala, a été nommé il y a quelques jours à la tête des services de renseignement. Il avait été accusé par dos Santos d’avoir comploté pour l’assassiner en 2006, et avait été condamné en 2008 à quatre ans de prison.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...