Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa suspend le patron du fisc

Désireux de « renverser le cours de la corruption » des institutions étatiques, entachées par les affaires qui ont rythmé les deux mandats de son prédécesseur Jacob Zuma, le nouveau président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a suspendu avec effet immédiat le patron du fisc.

Cyril Ramaphosa, président de l’ANC, le 20 décembre 2017 à une conférence du Congrès à Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Cyril Ramaphosa, président de l’ANC, le 20 décembre 2017 à une conférence du Congrès à Johannesburg. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Publié le 20 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Lors de son discours de présentation de son programme gouvernemental devant les députés, le 16 février dernier, le nouveau président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait promis de « renverser le cours de la corruption » et d’agir « à l’encontre des personnes qui ont agi de manière indécente et de façon immorale ». Le passage à l’acte n’a pas tardé : le 19 mars, la présidence sud-africaine a annoncé dans un communiqué la suspension du chef du fisc, Tom Moyane « avec effet immédiat ».

Une mesure prise alors que l’intéressé avait refusé de remettre au chef de l’État la démission que celui-ci lui demandait. La semaine dernière, c’est un autre haut responsable du fisc, Jonas Makwakwa, soupçonné de fraude, qui avait démissionné. M. Moyane est accusé d’avoir couvert les allégations selon lesquelles M. Makwakwa aurait reçu plus d’un million de rands (environ 70.000 euros) de versements irréguliers sur son compte bancaire personnel.

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« Mise en danger des finances publiques »

« Les récents développements au fisc sud-africain sous votre direction ont résulté dans la détérioration de la confiance du public dans l’institution et dans la mise en danger des finances publiques », a estimé le président Ramaphosa dans une lettre adressée au chef du fisc Tom Moyane et rendue publique lundi soir. « Dans l’intérêt du pays et de l’économie, on ne peut pas laisser la situation se détériorer ainsi », a-t-il ajouté.

« Des inquiétudes ont été soulevées sur la façon avec laquelle M. Moyane a géré la question Makwakwa (…) et sur la gestion du remboursement de la TVA », des affaires qui peuvent « potentiellement mettre en péril l’intégrité » du fisc, a expliqué M. Ramaphosa.

M. Moyane est en outre soupçonné d’avoir approuvé un remboursement de taxe d’une valeur de 70 millions de rands (près de 5 millions d’euros) à la sulfureuse famille d’hommes d’affaires Gupta, au cœur de plusieurs affaires de corruption. Un nouveau responsable du fisc, en la personne de Mark Kingon, a été nommé mardi 20 mars.

M. Ramaphosa a succédé mi-février au président Jacob Zuma, éclaboussé par plusieurs scandales, qui a dû démissionner sous la pression de son parti, le Congrès national africain (ANC).

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