Afrique du Sud : plusieurs métropoles frappées par des coupures d’électricité
Depuis le dimanche 2 novembre, Johannesburg, Pretoria, Port Elizabeth et Le Cap, en Afrique du Sud, sont victimes de coupures d’électricité qui devraient se poursuivre toute la semaine. C’est la deuxième crise de cette ampleur en un an.
Au moins quatre grandes villes d’Afrique du Sud était victimes de coupures d’électricité depuis ce dimanche 2 novembre suite à un incident dans une centrale qui a conduit à des délestages tournants qui pourraient durer toute la semaine, selon la compagnie publique Eskom.
Les coupures, qui touchent Johannesburg (la ville la plus peuplée du pays) et Pretoria (la capitale) au nord, Port Elizabeth (l’un des principaux ports) et Le Cap (deuxième ville la plus peuplée et le siège du parlement) au sud atteignent le niveau 2 sur une échelle de 4, a précisé à l’AFP Andrew Etzinger, porte-parole d’Eskom.
Rupture de silo
« Il y a une forte probabilité que les délestages restent nécessaires toute la semaine à venir. Peut-être pas aussi dramatiques qu’en janvier 2008 (délestages de niveau 4, ndlr). Cela dépendra du comportement des autres centrales électriques d’Eskom », a-t-il ajouté, selon la même source. Le dernier épisode similaire date de mars.
Lire aussi :
Afrique du Sud : à bout de souffle
Nucléaire : après la Russie, l’Afrique du Sud signe un accord avec la France
Dossier électricité : le paradoxe africain
Dossier énergie : des besoins et des solutions
Un silo abritant plus de 10 000 tonnes de charbon s’est rompu le samedi 1er novembre après-midi, affectant l’approvisionnement des six unités de la centrale de Majuba (nord-est) qui ne livre plus qu’une puissance électrique de 600 mégawatts au lieu des 3 600 MW fournis avant l’incident, rapporte l’agence de presse nationale sud-africaine SAPA citant Thava Govender, une des responsables d’Eskom, qui livre 95 % du courant électrique sud-africain.
Nouveaux foyers
Pays le plus industrialisé du continent, l’Afrique du Sud a un réseau électrique en permanence au bord de la saturation. La forte croissance des années 2000 a révélé les limites de son infrastructure électrique sous-dimensionnée, dépendante de centrales à charbon polluantes et vieillissantes, et d’un résau de distribution insuffisamment entretenu, alors que de nombreux nouveaux foyers, qui n’étaient pas raccordés au réseau électrique durant l’apartheid, le sont désormais.
Aussi, les tarifs de l’électricité ont plus que triplé depuis 2008 pour permettre à Eskom d’investir, pour autant la compagnie ne génère toujours pas assez de recettes. Le gouvernement a annoncé qu’il se porterait garant d’un emprunt de 250 milliards de rands (18 milliards d’euros) malgré des finances publiques déjà tendues.
Nouvelles sources
Le manque d’électricité est régulièrement cité parmi les causes du manque de croissance du PIB sud-africain qui ne devrait pas dépasser 1,4 % en 2014.
Le pays envisage de se doter de nouvelles centrales nucléaires, un choix controversé en raison de son coût, en plus de celle déjà existante. L’Afrique du Sud investit aussi dans le solaire, l’éolien, le gaz de schiste dont la prospection pourrait démarrer en 2016 sans compter le projet en République démocratique du Congo (RDC) pour agrandir le barrage hydroélectrique d’Inga.
(Avec agences)
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?